Autisme : une maison aux petits soins

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Chapô
À la Cité Jacques Descamps de l’ACSC, on prend soin d’adultes atteints d’autisme et autres troubles envahissants du développement. Ils y sont accompagnés tout au long de leur vie, dans un projet qui favorise leur autonomie et leur bien-être.
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Diaposonore Vivre et progresser, avec l'autisme
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Vivre et progresser, avec l'autisme
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C’est une belle demeure entourée d’un grand parc, à Bagneux, en proche banlieue parisienne. Une maison pas comme les autres. Dès 7 heures du matin, ses 40 résidents permanents, souffrant d’autisme et de déficience intellectuelle, sont déjà levés et requièrent toute l’attention. Un accompagnement global est assuré – médical et éducatif – afin de favoriser leur autonomie et de maintenir ou améliorer leurs compétences cognitives, relationnelles et de communication, dans la cité mais aussi lors de sorties ou de week-ends en famille.

« Bravo Yann, c’est très bien ! » applaudit Alahoï, moniteur-éducateur dans l’une des six unités de vie appelées “maisons” et composées de chambres individuelles et d’espaces communs chaleureux. Ce matin, Alahoï travaille avec Yann – un jeune homme qui, comme la plupart des résidents, ne parle pas ou peu – via des jeux de reconnaissance (formes, couleurs, odeurs) et de verbalisation. Il montre l’image d’une fourchette et la nomme. Yann répète, du bout des lèvres. « L’objectif, explique l’éducateur, c’est qu’ils arrivent à s’exprimer avec des mots, plutôt que par des cris ou des gestes. »

Tâches de la vie courante, ateliers cognitifs et de communication, alphabétisation, judo, équitation, escalade... l’emploi du temps, individualisé, de chaque résident ne laisse rien au hasard. « Les personnes autistes n’ont pas la notion du temps, indique Élodie Couraye, psychologue. Des plannings visuels leur permettent de se repérer dans leur journée, leur semaine, d’anticiper ce qui va se passer. Ce cadre sécurisant atténue leurs angoisses, sources de troubles du comportement. »

Ces outils – images, objets, photos – favorisent aussi leurs prises d’initiative : demander un verre d’eau en pointant l’image correspondante, exprimer une émotion… « Fais-moi la colère... la colère noire, Nicolas ! » invite la psychologue lors de l’atelier théâtre. Après avoir travaillé durant un an à reconnaître les différentes émotions, chacun essaie de les reproduire. Un vrai défi. « L’idée, c’est qu’ils puissent mobiliser ensuite ces émotions dans leurs interactions avec les autres », souligne la psychologue. La musique, la médiation animale ou encore les stimulations sensorielles dans un espace zen spécifique sont également utilisées. En fin de journée, le rythme ralentit. Mais ce jour-là, dans une des unités, on danse et on joue à la chaise musicale en l’honneur de Cédric, un résident. Il fête ses 33 ans. Un moment de joie que chacun partage, à sa façon.  

Crédits
Nom(s)
Clarisse Briot
Fonction(s)
Journaliste rédactrice
Nom(s)
Elodie Perriot
Fonction(s)
Photographe
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