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OUMOU,
une vie épanouie

Oumou, 50 ans, a quitté le Sénégal pour la région parisienne en 2007. Elle a longtemps travaillé sans statut légal, avant d’entamer une démarche de régularisation qui lui a permis de se former et de décrocher le diplôme d’État d’auxiliaire de vie. Mais sans contrat d’embauche, son autorisation de travail a expiré. Oumou s’est brutalement retrouvée sans revenus, et bientôt sans logement. Aujourd’hui, ce n’est plus qu’un mauvais souvenir : Oumou vient d’obtenir le renouvellement de sa carte de séjour et achève sa première année d’emploi en CDI. Elle a pu aussi construire sa vie personnelle.

À la rencontre d\'Oumou

Emploi du temps cadencé

Oumou vit à Meulan-en-Yvelines (Yvelines). La semaine et un samedi sur deux, de 7h30 à 19h30, avec une coupure l’après-midi, elle travaille comme auxiliaire de vie au domicile de trois personnes atteintes de la maladie de Parkinson. Ce métier est difficile, en raison des horaires décalés et de l’exigence physique, mais Oumou s’y épanouit. « Je viens d’une famille de 13 enfants : j’ai toujours eu l’habitude de prendre soin des autres ».

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Dans le Transilien

Oumou n’a pas le permis de conduire. Elle compte bientôt passer le code, qu’elle avait commencé à apprendre, mais sans trouver jusque là la sérénité nécessaire pour s’y consacrer. En attendant, pour accomplir ses missions, elle emprunte le Transilien plusieurs fois par jour et connaît les horaires de passage du train à la minute près.

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Chez M. Soares

M. Soares ne parle plus beaucoup et se déplace avec difficulté. Oumou passe deux heures chaque matin, chez lui, à Chanteloup-les-Vignes (78). Elle l’aide à se lever, lui prépare un café, lui fait sa toilette et entretient son appartement. Au fil des semaines, un lien de confiance s’est établi. M. Soares évoque avec Oumou son ancien métier de maçon ou encore ses deux filles, qui vivent à ses côtés.

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Chez Mme Chau

À peine la première visite terminée, Oumou se rend chez M. et Mme Chau, un couple d’origine vietnamienne. M. Chau est en fauteuil et a perdu beaucoup de son autonomie mais il est intarissable sur son passé de scout. Oumou l’accompagne pour sa toilette et son repas, et passe du temps avec son épouse, autour d’un thé ou d’une spécialité vietnamienne qu’elle a faite mijoter. « Oumou est comme ma famille », dit Mme Chau.

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Pause méritée

Entre 14h et 17h, Oumou prend le temps de se reposer, chez elle, dans un deux-pièces qu’elle loue à prix avantageux à une connaissance du Secours Catholique. Elle enfile un boubou pour être à l’aise, réchauffe le repas qu’elle a cuisiné la veille pour elle et son compagnon. Le soir, elle dînera plus légèrement et ne ne se couchera pas trop tard.

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Thé ou café

Conducteur de bus, son compagnon travaille lui aussi à horaires décalés. Oumou et lui se retrouvent pour boire un café pour elle, et un thé vert à la menthe rehaussé de girofle et de gingembre pour lui. Depuis qu’elle est autonome administrativement et financièrement, Oumou assume pleinement cette relation.

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Une vie simple

Oumou aime lire, des livres de psychologie notamment, mais aussi écrire. Quand un malentendu surgit entre elle et son compagnon, c’est par un mot laissé sur la table qu’Oumou crève l’abcès. Elle et son conjoint aspirent à une vie simple et discrète. Oumou occupe son temps libre entre son engagement dans la paroisse et l’équipe locale du Secours Catholique, les menues tâches du quotidien et les visites à sa belle-famille.

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01/07

Oumou se confie sur son rapport aux autres, au sol et au travail.

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Trouver sur mon chemin des personnes qui m’ont tendu la main, ça m’a aidée à aller de l’avant.

Des rencontres - avec une assistante sociale, des bénévoles du Secours Catholique - ont été décisives pour Oumou, lorsqu’elle se trouvait sans travail, sans logement, prête à tout abandonner. Aujourd’hui, elle a le sentiment, grâce aux autres, de « faire partie ».

Les autres

Partout où l’on est, on n’oublie jamais d’où l’on vient.

En quittant le Sénégal, Oumou a emporté avec elle un épais album photos. Si ses attaches sont désormais en France, sa terre natale est ancrée en elle. Dès son titre de séjour en poche, elle est retournée au pays pour rendre visite à sa mère, qu’elle n’avait pas revu depuis douze ans.

Le sol

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Être en situation irrégulière est une sorte de handicap.

Munie de sa carte de séjour, Oumou a enfin pu renouer avec le monde du travail. Elle exerce depuis un an le métier d’auxiliaire de vie auquel elle s’est formée, et pour lequel les besoins sont importants. Un travail difficile, mais qu’elle aime, et qui la fait se sentir utile.

Le travail

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À lire dans le rapport statistique

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En 8 ans, la part de personnes
sans droit au travail a
augmenté de 12%.

* Statistique d’après les personnes rencontrées par le Secours Catholique.
Lire les propositions du Secours Catholique

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Crédits :
Textes : Clarisse Briot I Photos : Xavier Schwebel I Vidéo : Frankie Jautée
Coordination éditoriale : Clarisse Briot
Conception graphique et développement : Agence Pepper Cube
Projet imaginé par Benjamin Sèze, Clarisse Briot, Emmanuel Maistre, avec l’Agence Pepper Cube