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AOSAMA,
« suspendu » depuis quatre ans

Aosama, 34 ans, a quitté le chaos de son pays, la Libye, pour Paris. C’était en 2015. Plus de quatre ans après, le jeune homme est toujours dans l’attente d’une réponse à sa demande d’asile. Après deux ans à errer dans la solitude et le dénuement, il a été accompagné par l’association JRS France, qui lui a permis d’être accueilli au sein de familles et de découvrir la France. Aujourd’hui, le jeune homme est logé gracieusement « chez l’habitant ». Malgré la précarité de sa situation, il nourrit l’espoir de pouvoir, un jour, « commencer sa vie ».

À la rencontre d'Aosama

Sur les planches

Tous les mercredis, Aosama rejoint ses amis de l’atelier théâtre, dans le 10e arrondissement de Paris. C’est l’association JRS qui propose cette activité, gratuite et ouverte aux exilés comme aux non exilés. Aosama laisse son corps et sa tête s’exprimer librement, loin des préoccupations liées à sa situation administrative. Il pratique le français, se lie d’amitié avec d’autres, migrants et « locaux », et gagne en assurance.

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Un déjeuner partagé

Aosama distingue deux périodes depuis qu’il a posé le pied sur le sol français : avant sa rencontre avec l’association JRS, et après. Avant, il n’avait pas d’endroit à lui et la solitude pour seule compagnie. Il mangeait dans la rue, souvent une baguette de pain agrémentée de tranches de fromage. Aujourd’hui, le jeune homme prend plaisir à venir régulièrement déjeuner dans la salle commune de l’association, rue d’Assas (7e arrondissement de Paris).

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Hébergé à Malakoff

Pour quelques jours, Aosama loge à Malakoff (92) chez une connaissance. Il s’occupe d’Icare, le chien. Aosama a vécu successivement dans plusieurs familles, via le programme d’hébergement « Welcome » créé par l’association JRS. Il a gardé des liens avec la dernière famille qui l’a accueilli. Ainsi, une « grand-mère » l’héberge gracieusement depuis plusieurs mois, à Boulogne-Billancourt (92).

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La séance de muscu

Pour tromper l’ennui de journées sans objectifs et de semaines qui se ressemblent, Aosama enchaîne les activités. Après le théâtre, et avant le football, qu’il pratique notamment au sein d’un club dans le 17e arrondissement, le jeune homme s’adonne à une séance collective de musculation. Aosama apprécie la routine que ce programme lui impose et les rencontres interculturelles qu’il permet.

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Démarches administratives

Dans les locaux de l’association JRS, Aosama peut accomplir les démarches administratives et juridiques nécessaires à l’instruction de sa demande d’asile en cours. Il y travaille également ses cours de français, y rédige des mails pour son avocat etc. Auparavant, c’est à la gare Saint-Lazare que le jeune homme branchait son téléphone et profitait du Wifi gratuit.

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Souvenirs de galère

« Pour prendre la mesure du chemin parcouru », Aosama revient de temps en temps rue Championnet, dans le nord de Paris, dans l’enceinte d’un centre sportif de plein air. C’est là, pendant plusieurs mois, qu’il a passé de longues heures seul, à l’abri des regards, tuant le temps en faisant la sieste. Il devait attendre le retour du travail de la personne qui avait accepté de l’héberger, à la condition qu’il quitte l’appartement chaque matin, et ne revienne qu’à la nuit tombée

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01/06

Aosama se confie sur son rapport aux autres, au sol et au travail.

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Sans la langue, je n’arrivais pas à communiquer avec les autres. Je me sentais mal d’être seulement vu comme demandeur d’asile.

Quand Aosama est arrivé à Paris, il ne parlait pas un mot de français. Pour dépasser ce sentiment d’étrangeté et cette identité assignée et réductrice de « demandeur », il est allé au devant des autres, et notamment des Français.

Les autres

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Je me sens comme un coq sur un fil... Suspendu.

Accueilli pendant plusieurs semaines chez des familles françaises - via le programme d’hébergement Welcome de l’association JRS - partageant leur quotidien, leurs vacances, Aosama s’est acclimaté. Malgré ce qui participe à l’arrimer à Paris - les terrains de football ou les activités proposées par l’association - sa situation administrative non résolue le maintient hors-sol.

Le sol

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Il y a plein de choses intéressantes à faire, mais pour cela, il faut avoir des papiers. Ça, c’est le problème.

Aosama a travaillé cinq ans dans son pays. Ne plus apporter sa contribution au monde par une activité professionnelle est une source de frustration pour lui. Son avenir, notamment sur ce plan, dépend de la décision de la Cour nationale du droit d’asile qui doit statuer sur sa demande.

Le travail

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À lire dans le rapport statistique

20%

des personnes vivent sans aucune ressource.

Ce sont pour la plupart des étrangers en demande d’asile ou sans papiers.

* Statistique d’après les personnes rencontrées par le Secours Catholique.
Lire les propositions du Secours Catholique

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Crédits :
Textes : Clarisse Briot I Photos : Xavier Schwebel I Vidéo : Frankie Jautée
Coordination éditoriale : Clarisse Briot
Conception graphique et développement : Agence Pepper Cube
Projet imaginé par Benjamin Sèze, Clarisse Briot, Emmanuel Maistre, avec l’Agence Pepper Cube