À Saint-Brieuc, une escale pour les familles

Chapô
Depuis trois ans, le Secours Catholique de Saint-Brieuc gère un accueil de jour pour familles en difficulté. Cet accueil assuré par une équipe de bénévoles et ouvert 4 jours par semaine répond à l’urgence d’une population souvent migrante, privée de besoins fondamentaux. NDLR : Reportage réalisé avant la crise Covid-19.

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L’Escale des familles est un vaste appartement en rez-de-chaussée, composé de grandes pièces, dont une cuisine/salle à manger, ainsi que de plus petites qui servent de salle de repos, de bureaux et de buanderie/salle d’eau. L’endroit peut simultanément accueillir jusqu’à 50 personnes.

Situé dans un quartier populaire où toutes les écoles alentour sont classées en Réseau d’éducation prioritaire, « l’Escale reçoit quelques familles françaises démunies mais principalement des familles étrangères, en majorité albanaises et géorgiennes, explique Danièle, qui vient tous les mardis participer bénévolement à la vie de l’accueil. « Ici, c’est ouvert à tous. Au départ, quand ceux qui viennent poussent la porte, c’est par désespoir. On leur a indiqué l’endroit comme un lieu où se ressourcer. »

À l'escale de Saint-Brieux

Seul accueil de jour à Saint-Brieuc pour familles à la rue ou vivant en chambre d’hôtel, « l’Escale offre aux enfants un grand espace de jeux bien équipé, indique Alice, jeune femme qui a choisi de faire ici son service civique. Quant aux parents ils trouvent ici la possibilité de cuisiner, de laver leur linge, de prendre une douche ou simplement de se reposer, ce qu’ils ne peuvent pas faire là où ils vivent. »

« Nous venons de temps en temps pour manger », confie Maximo, Angolais d’une trentaine d’années. Le samedi à midi, l’Escale offre le repas à ceux qui viennent ; les autres jours, tous apportent ce qu’ils peuvent et cuisinent ensemble. « Moi, je travaille. Je ne viens pas aussi souvent que ma femme. Les enfants veulent tout le temps venir ici. Ils le réclament. Ils aiment jouer avec les autres enfants. Cela me fait plaisir de les voir jouer. Cela me fait du bien de voir du monde. » poursuit Maximo.

Subventionnée par la Direction départementale de la cohésion sociale, et grâce aux financements trouvés par le siège national du Secours Catholique, l’Escale voit le jour en 2017. L’accueil bénéficie de l’intervention régulière d’une psychologue et d’un travailleur social et tourne plutôt bien grâce aux bénévoles.

Isabelle, bénévole depuis l’ouverture, joue aux cartes dans la grande salle avec trois enfants de 7 à 11 ans. Elle évoque la journée du samedi précédent, quand « une famille de Kosovars, un couple et ses trois enfants adolescents aux yeux hagards, est arrivée à l’Escale. Ils avaient faim, froid et besoin de se laver. Leur stress était perceptible. Nous les avons nourris, ils se sont lavés et reposés. La maman s’est endormie dans une petite pièce isolée, les enfants étaient contents d’être au chaud et de pouvoir jouer. »

Crédits
Nom(s)
Jacques Duffaut
Fonction(s)
Journaliste
Nom(s)
Gaël Kerbaol
Fonction(s)
Photographe
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