Au Havre, la Maison des familles s'est dématérialisée

Chapô
Au Havre, la « Maison des familles » accompagne 78 ménages tout au long de l'année. Les familles se lient d'amitié, échangent sur leurs difficultés quotidiennes et sur les moyens d'y faire face, organisent des activités communes et des sorties. Avec le confinement, cette riche vie sociale n'a pas disparu.
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« Les enfants comprennent, mais ce sont les corps qui n’en peuvent plus », observe Vanessa, 31 ans, maman d’Auguste et Octave âgés de 4 et 5 ans, après 15 jours de confinement. La jeune femme vit au Havre avec ses deux fils, « assez énergiques », précise-t-elle en souriant, dans un « petit appartement sans balcon ».

Alors pour canaliser cette énergie, elle organise chaque après-midi des activités. « Aujourd’hui, on a fait du pain. Demain, on va sûrement construire une grande tour avec tout ce qu’on trouvera à la maison », raconte-t-elle. Autant d’idées piochées sur la page Facebook privée que Vanessa partage avec les autres familles membres de la « Maison des familles » du Havre.

Cette structure, ouverte en 2018 par le Secours Catholique et les Apprentis d’Auteuil, est fréquentée par 78 ménages, français et étrangers, femmes seules ou couples avec enfants, qui cherchent souvent à rompre leur isolement et à trouver auprès des bénévoles et des autres familles des conseils pour faire face à leurs difficultés.

Immédiatement après l’annonce du confinement, il y a eu l’urgence alimentaire. Par mesure de sécurité et manque de bénévoles, les distributions alimentaires ont rapidement été suspendues. Alertées par des familles concernées, Justine et Aurélie se sont arrangées avec les associations distributrices pour se faire livrer des colis alimentaires qu’elles déposent ensuite à domicile. « En attendant que quelque chose s’organise au niveau de la Ville. »

On voit qu'on est tous dans la même galère, c'est rassurant.

Vanessa

Enfin, une fois les besoins matériels pourvus, s’est rapidement posée la question de l’isolement et de l’oisiveté. Créés avant le confinement pour pouvoir communiquer des informations pratiques, les groupes WhatsApp et Messenger sont devenus les lieux d’échanges privilégiés entre les parents. « On discute. Ça fait plaisir d’avoir des nouvelles, témoigne Vanessa. On voit qu’on est tous dans la même galère, c’est rassurant. »

Deux pages Facebook privées ont été créées. L’une pour partager quotidiennement des idées d’activités, l’autre pour se lancer un défi hebdomadaire. « La semaine dernière, c’était de fabriquer des déguisements avec ce qu’on avait sous la main. Cette semaine, c’est de concevoir une œuvre – un dessin, une peinture, une sculpture en pâte à modeler… - qui traduit les sentiments liés au confinement. Chaque famille poste des photos et tout le monde vote pour déterminer les gagnants, explique Justine. Le but est à la fois d’occuper le temps, mais aussi de réunir les parents et les enfants autour d’une activité, d’un projet commun. »

Crédits
Nom(s)
Benjamin Sèze
Fonction(s)
Journaliste
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