Aurélie et Émilia : « Nous sommes les voix des sans voix »

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Depuis un an, deux membres du Secours Catholique en région Rhône-Alpes, Aurélie Azemard et Emilia Naly représentent l’association, pour un mandat de trois ans, au Conseil national des politiques de lutte contre la pauvreté et l’exclusion sociale (CNLE). L’occasion de donner à voir la précarité au plus haut sommet de l’État.
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Texte
Aurélie et Émilia.
Émilia, à gauche, et Aurélie.

« Nous avons pour mission de " faire remonter" les problématiques sociales vécues au quotidien pour aider les législateurs à prendre de bonnes décisions. Les administrations ont une vision technocratique de la réalité et de la pauvreté. Nous, nous sommes les premiers acteurs à être confrontés aux problématiques de la précarité donc nous pouvons véritablement en parler. », affirme Aurélie, qui réside à Vaulx-en-Velin. Auto-entrepreneuse depuis peu, elle est mère de quatre jeunes enfants.

« J’ai rejoint Bron il y a trois ans, au début de ma retraite d’infirmière. Je vis seule avec mon chien et je fréquente le centre social et le Secours Catholique  pour éviter l’isolement . C’est plutôt ma mère que j’ai vu souffrir à cause notamment du racisme lié à son accent créole. Toute mon enfance j’ai fait face à son mal-être et me suis fait le serment que jamais personne ne me manquerait de respect. », raconte Emilia.

On espère que les changements seront visibles rapidement pour le quotidien des plus précaires.


« Je sus Camerounaise d’origine et on m’a collé très vite une étiquette en France. Une africaine ne peut pas être détentrice d’une thèse… J’ai travaillé pendant huit ans dans des boulots qui ne m’ont pas particulièrement plu, sans bonne rémunération ni aucune reconnaissance. C’était choquant et blessant. », poursuit Aurélie.

Chaque réunion mensuelle du CNLE est donc prétexte à débat, en amont, dans les différents groupes de mobilisation citoyenne. Santé, travail, éducation… et le prochain sujet qui pourrait être abordé : le logement. La première année s’achève donc dans le positif, pour chacune d’elle. « On se retrouve dans une équipe locale, sans jugement, avec des personnes moins chanceuses que nous souvent, mais on essaie de les relever. C’est une chose qui me touche car on leur donne de l’espoir, en quelque sorte », analyse Aurélie. Emilia, forte de cette première expérience espère « que la deuxième année continuera aussi bien », aspirant tout de même, comme Aurélie, à ce que des « changements soient visibles rapidement pour le quotidien des plus précaires ». 

Crédits
Nom(s)
Clémentine Méténier
Fonction(s)
Journaliste rédactrice
Nom(s)
Gaël Kerbaol
Fonction(s)
Photographe
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