Aide exceptionnelle : un geste bienvenu mais insuffisant

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Le Secours Catholique remercie l'ensemble des citoyens et organisations qui ont permis d'obtenir une aide financière d'urgence pour les familles modestes, mais pointe les insuffisances de la proposition gouvernementale.
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Dans son allocution du 13 avril 2020, le Président de la République a annoncé la mise en place d’un soutien financier exceptionnel aux familles en situation de précarité. 

Le Secours Catholique se réjouit de cette annonce et remercie les citoyens et les organisations qui ont relayé cet appel et ont permis ainsi cette première victoire.

Mais notre appel solidaire ne doit pas faiblir : car le Parlement a jusqu’au 17 avril pour corriger et amplifier le dispositif présenté, ce 15 avril, par le Premier ministre. Or le périmètre comme les montants évoqués ne sont pas à la hauteur de nos attentes et du naufrage social qui menace les plus pauvres de ce pays.

En effet, si l’annonce par Édouard Philippe d’un versement le 15 mai de 150 euros pour les ménages allocataires du revenu de solidarité active et de l’ASS (allocation de solidarité spécifique), ainsi qu’une aide de 100 euros par enfant pour toutes les familles bénéficiant de l’aide au logement, est une avancée, elle est loin de répondre à l’ensemble des situations de précarité rencontrées par les équipes du Secours Catholique sur le terrain.

Cette aide exceptionnelle laisse de côté des populations entières
 

Car cette aide exceptionnelle, en focalisant sur les familles avec enfants et les allocataires du RSA, laisse de côté des populations entières elles aussi en situation de précarité : des personnes âgées, souvent impactées par la hausse de la facture alimentaire, des personnes en situation de handicap, des demandeurs d’asile, des étrangers sans papiers et l’ensemble des jeunes précaires de moins de 25 ans, étudiants ou non, qui sont privés de leurs emplois précaires et ne peuvent pas bénéficier du RSA…  

Qui plus est, le montant annoncé est très insuffisant. Avec 100 euros pas enfant pour toute la durée de fermeture des cantines scolaires, l’État ne compense le surcoût pour les familles qu’à hauteur de 2,50 par enfant et par jour. Ce montant ne suffira pas à aider les plus précaires à surmonter l’ensemble des difficultés apparues lors de cette crise sanitaire. Nos associations avaient demandé une aide de 250 euros par personne et par mois, depuis la fermeture jusqu’à la réouverture effective des cantines scolaires. On en est loin. 

Les associations demandent d’étendre et d’augmenter cette aide à l’ensemble des personnes précaires


Avec moins d’un milliard d’euros pour les plus vulnérables, contre 45 milliards d’euros débloqués dès le début du confinement en soutien à l’économie, l’État est loin de prendre la mesure de la crise sociale qui couve.

Pour faire face à l’urgence, les associations demandent donc au gouvernement d’étendre et d’augmenter cette aide exceptionnelle à l’ensemble des personnes précaires. 

Mais il faut aussi se projeter sur la durée, car les privations subies par de nombreuses personnes en précarité résultent d’abord et avant tout de l’insuffisance chronique de leurs revenus. Les minimas sociaux ne permettent pas aujourd’hui à chacun de vivre décemment en France.

Nos associations prennent donc date, dès à présent, pour un relèvement rapide et significatif des minima sociaux dès la sortie de cette crise, et l’élargissement du RSA aux moins de 25 ans, qui ne peuvent aujourd’hui compter sur aucun soutien public.

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un geste bienvenu
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Notre appel : « Chacun chez soi, oui, chacun pour soi, non »

Face à la crise sanitaire, nous sommes tous vulnérables. Et tous solidaires. Heureusement, cette solidarité est déjà à l’œuvre pour sauver des vies, comme pour éviter le naufrage de notre économie. Cette solidarité doit aussi nous permettre d’éviter un "naufrage social". C’est le sens de l’appel que nous lançons au chef de l’État, et que nous vous invitons à signer et partager.

Pour les ménages modestes, à la crise sanitaire s’ajoute une crise sociale. Eux qui n’arrivent déjà pas à boucler les fins de mois en temps ordinaire, voient leurs ressources baisser avec le chômage technique, la disparition des petits boulots, des missions d’intérim, de l’économie souterraine. En parallèle, les dépenses augmentent pour nourrir les enfants qui ne vont plus à la cantine, pour payer la consommation accrue d’électricité et de chauffage... 

Pour éviter "un naufrage" de l'économie, l'État est prêt à dégager « les moyens financiers aussi longtemps que la crise durera ». Le Secours Catholique attend de l’État qu’il en fasse autant pour éviter un naufrage social. Nous demandons le versement d’une prime de solidarité de 250€ par mois et par personne pour les ménages les plus en difficulté et les jeunes précaires, jusqu’à la reprise des cantines scolaires.

Après avoir sonné l’alarme dès le début de la crise, le Secours Catholique lance aujourd’hui un appel en ce sens au chef de l’État, en partenariat avec la CFDT, l'UNSA, Emmaüs France, l'UNIOPSS, APF – France handicap, FAS (Fédération des Acteurs de la Solidarité), FAP (Fondation Abbé Pierre), Collectif ALERTE, ATD Quart Monde, Fapil, l'Ansa, Semaines Sociales de France, Mission de France, Apprentis d'Auteuil, Aides, MNCP, Communautés Vie Chrétienne (CVX), Fédération de l'entraide protestante (FEP) et avec le soutien d'Oxfam France et des Petits frères des pauvres, de Vacances et Familles, Vacances Ouvertes, CMR et Réseau des Accorderies.

Un appel à signer et à partager autour de vous pour éviter aux plus pauvres une double peine !
 

Signez notre appel !

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Crédit Photo : © Steven Wassenaar / Secours Catholique-Caritas France
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