Chèques-services : « Sans ça, il n'y aurait rien à manger à la maison »

Chapô
En cette période de crise, certains ménages ne peuvent pas, ou plus, subvenir à leurs besoins en alimentation et produits d'hygiène. Pour eux, le Secours Catholique organise sur l'ensemble du territoire la remise de chèques-services. Exemples dans les Ardennes, dans la Meuse et en région parisienne.
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Stéphanie, maman seule de trois garçons de 13, 12 et 10 ans, est confinée dans un petit village des Ardennes, à vingt minutes de route de la première ville. Accompagnée par l'équipe du Secours Catholique locale, elle a reçu dans sa boîte aux lettres l'équivalent de 100 euros en chèques-services dont le fonctionnement s'apparente aux chèques déjeuners ou restaurant.

« J'ai pu aller faire les courses au supermarché, au rayon discount. De quoi tenir une petite quinzaine de jours. Sans cette aide, il n'y aurait tout simplement rien à manger à la maison », témoigne la mère de famille. « les chèques-services, c'est bien, je n'ai pas à montrer ma carte d'identité ou quoi. Je fais mes courses comme n'importe qui. »

Allocataire du RSA - qu'elle complète par quelques heures de ménage mensuelles -, elle rencontre des difficultés financières. « J'ai un découvert de 1 000 euros en ce moment. On m'a coupé Internet car je n'ai pas pu payer mon abonnement, ce qui est très handicapant pour le suivi scolaire de mes enfants... Et je sais déjà qu'à peine mon prochain RSA versé, il n'en restera rien. »
 

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Lors d'une visite de bénévoles à domicile, dans les Ardennes (avant la crise sanitaire).

 

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Dans un département rural comme les Ardennes, les freins à la mobilité s'ajoutent à tous les autres problèmes. Et l'acheminement des chèques-services jusqu'aux personnes qui en ont besoin est un défi qu'essayent de relever les équipes du Secours Catholique. 

Sept bénévoles sont mobilisés dans cette région dite « de la Thiérache » pour déposer les chèques-services dans les boîtes aux lettres. « On prévient la personne qu'on lui laisse le chèque, et si elle a un téléphone portable, elle nous envoie un sms pour nous confirmer qu'elle l'a bien reçu. On s'assure aussi qu'elle a les moyens d'aller jusqu'à un supermarché, et qu'elle dispose d'attestations de circulation, sinon on lui en fournit. » explique Houria Miraucourt, animatrice au Secours Catholique. 

 Autre enjeu : diffuser l'information aux personnes isolées ou en difficultés. « Nous l'avons transmise aux mairies et aux communautés de communes pour qu'elles la relaient à leur tour », explique Houria, qui ajoute : « L'aspect positif, dans ce qu'on traverse, ce sont les chaînes de solidarité qui se créent. Les travailleurs sociaux se proposent de nous donner un coup de main pour distribuer les chèques par exemple. On est davantage dans l'humain, et ça fait plaisir. »

Crédits
Nom(s)
Clarisse Briot
Fonction(s)
Journaliste
Nom(s)
Steven Wassenaar
Fonction(s)
Photographe
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