Journée mondiale des pauvres : tendre la main

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Dimanche 13 novembre, l'Église catholique célèbre sur tous les continents la 6e Journée mondiale des pauvres instituée par le pape François. Ce dernier appelle chacun à « s’engager pour que personne ne manque du nécessaire », et à « s’approcher d’un pauvre comme d’un frère qui tend la main ».
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Texte

« Osons partager la Parole et lutter contre la misère ! »

Par Hervé Perrot, aumônier général du Secours Catholique (extrait du livret Prions en Église)

« C’est une grâce que les dimanches de la Journée mondiale des pauvres et celui du Secours catholique - Caritas France se suivent. Cela permet de la créativité sur une semaine pour oser rejoindre nos amis en galère. Osons préparer avec eux des temps de rencontre ! Osons partager la Parole avec la richesse de ce qui est caché aux sages et aux instruits soit révélé aux tout-petits (Lc 10,21) !

Osons lutter contre la misère par la justice (Is 1, 17) ! Vous le savez comme moi : l’enjeu vital de notre société, et encore plus de notre Église, est de permettre « aux Bartimées » (Lc 10, 46), « aux samaritaines » (Jn 4, 4) d’aujourd’hui d’être écoutées et entendues dans leur parole et leur pensée, d’avoir toute leur place, de leur permettre de participer à la vie de nos communautés. Le faire, c’est entrer et continuer la mission de Jésus (Lc 4, 17-21), faire l’expérience de la joie de l’Esprit dans la volonté bienveillante du Père (Lc 10, 21-23).

Une écoute renouvelée des laissés pour compte de notre vie collective


Pour cela, nous avons un maître en pauvreté. Écoutons le pape François en cette 6e Journée mondiale des pauvres : « La pauvreté du Christ nous enrichit. [...] Le chemin, c’est le sien : il consiste à suivre la pauvreté de Jésus Christ, partageant la vie par amour, rompant le pain de son existence avec les frères et soeurs, en commençant par les derniers, ceux qui manquent du nécessaire, pour que l’égalité soit faite, pour que les pauvres soient délivrés de la misère et les riches de la vanité, toutes deux sans espérance. »

Écoutons Mgr Éric de Moulins-Beaufort, archevêque de Reims et président de la Conférence des évêques de France, lors de son discours de clôture de l’assemblée plénière des évêques à Lourdes, en novembre 2021 : « La vérité de l’Église, l’Église de Jésus, nous avons à la chercher dans une écoute renouvelée des pauvres et des petits, de celles et ceux qui sont les victimes ou les laissés pour compte de notre vie collective. » Sur le chemin synodal de notre Église, osons marcher et vivre tous ensemble au pas des plus pauvres ! C’est la belle mission qui nous est confiée, une Bonne Nouvelle à recevoir, une joie à accueillir. »

Texte

reportage - groupe pierre d'angle

Dans la foulée du père Joseph Wresinski, pour qui les pauvres sont le fondement de l’Église, plusieurs fraternités ont pris le nom de Pierre d’Angle et invitent les personnes en difficulté à se réunir pour parler de spiritualité. Reportage à Boulogne-sur-Mer.

Une fois par mois, dans une salle attenante à l’église Saint-Patrick dans le quartier du Chemin vert, à Boulogne-sur-Mer, des habitants se réunissent pour éclairer leurs vies à la lumière de textes bibliques. Ce vendredi après-midi du mois de novembre, Loïc Sarazin, un diacre sexagénaire anime la séance.

Autour de lui, une dizaine de personnes donnent tour à tour de leurs nouvelles. Puis elles sont invitées à choisir une image parmi de nombreuses photographies en noir et blanc disposées sur une table près de l’entrée. Chacun se plie de bonne grâce à cet exercice qui aide à délier les langues et à ouvrir les cœurs. 

Un groupe Pierre d'Angle

Chacun peut dire ce qu’il veut ici sans se sentir jugé.
 

Le mouvement Pierre d’Angle a vu le jour il y a 20 ans par la volonté de Jean-Claude Caillaux, un adepte de Joseph Wresinski, fondateur d’ATD-Quart Monde. Tout comme le Père Wresinski, Jean-Claude Caillaux a souhaité remettre les pauvres au centre de l’Église et leur donner la parole.

« Pour moi, c’est une évidence, poursuit Loïc Sarazin. Pour trouver Dieu, il faut aller voir le plus petit, le plus pauvre d’entre nous. Ce sont les pauvres qui détiennent la sagesse. Pas l’intellectuel ni le théologien, mais le pauvre! Je ressors d’ici édifié par ce que les participants nous disent de leur expérience de Dieu. »

Il existe 25 fraternités de la Pierre d’Angle en France qui se retrouvent une fois par an à Issy-les-Moulineaux. Très proche du Réseau Saint-Laurent avec lequel elles interagissent souvent, ces fraternités regroupent environ trois cents personnes. « Chaque rencontre à Pierre d’Angle augmente ma foi, m’aide à voir clair en moi », confie Michèle, une des fidèles aux rencontres mensuelles boulonnaises.

Son amie Marie-Claude ajoute : « Nous en repartons toujours joyeuses car nous nous sentons plus humbles, plus simples qu’à notre arrivée. Ici, beaucoup ne vont pas à la messe mais on y sent une foi profonde. »

Crédits
Nom(s)
Jacques Duffaut
Fonction(s)
Journaliste
Nom(s)
Steven Wassenaar
Fonction(s)
Photographe
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