
Plan pauvreté : « Des refus, des lenteurs et quelques avancées »
En 2017, sous la pression du Secours Catholique et de ses partenaires du collectif Alerte, le gouvernement a nommé un délégué interministériel et progressivement accepté d’ouvrir une concertation sur la pauvreté. Salariés, bénévoles du Secours Catholique et personnes ayant connu ou vivant la précarité s’y sont impliqués. En septembre 2018, un plan a été annoncé par le président de la République. Quel bilan un an après ?
Les + et les -
+ La prime d’activité a été augmentée d’environ 100 euros, jusqu’au niveau du Smic. Elle bénéficie à 5 millions de ménages.
+ Pour lutter contre le non-recours aux prestations sociales : le renouvellement de la Cmuc a été rendu automatique pour les allocataires du RSA ; la Cmuc et l‘Aide à une complémentaire santé (ACS) ont fusionné.
+ Des concertations pour un revenu universel d’activité et la création d’un véritable service public de l’insertion ont été engagées.
Le RSA reste très bas et n’est toujours pas accordé aux jeunes de moins de 25 ans.
- Parmi les mesures que le Secours Catholique souhaitait voir prises et qui ne l’ont pas été : la hausse du RSA. Restant très bas, il permet à peine de survivre et il n’est toujours pas accordé aux jeunes de moins de 25 ans.
- Le plan pluriannuel en matière de logement, adopté précédemment, est très insuffisant et n’a pas été renforcé.
+ Un pilotage de la stratégie, comprenant une contractualisation de l'État avec les départements, a été mis en place, ainsi que des groupes de travail régionaux auxquels le Secours Catholique participe. Une grande partie des départements ont déjà passé contrat.
+ Un service de cantine à 1 euro est désormais proposé à 70 000 enfants de communes de moins de 10 000 habitants.
Rien n’a été prévu pour les milliers de familles étrangères en grande précarité.
- Rien n’a été prévu pour les milliers de familles étrangères qui vivent dans une très grande précarité et sans espoir possible de régularisation, d’insertion ni d’accès à un logement. Rien non plus pour des milliers de mineurs isolés vivant à la rue.
- Le financement de la stratégie se fait en désindexant les pensions de retraite, les prestations familiales et les APL (par rapport à l’inflation), et en réduisant le nombre des contrats aidés de manière drastique.
+ 50 % des membres du Conseil national de lutte contre l’exclusion (CNLE) et d’autres instances consultatives sont désormais des personnes vivant la précarité.
+ 400 points “Conseil budget” dans toute la France en 2020.
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Le point de vue de Véronique Fayet, présidente du Secours Catholique. |
Notre demande visant à augmenter le RSA se heurte toujours au refus du gouvernement. Comment vivre aujourd’hui avec 500 euros par mois ? On survit plutôt. Il faut non seulement augmenter le RSA, mais faire en sorte que tous ceux qui y ont droit y accèdent. Il faut le rendre automatique.
Il y a tout de même des raisons d’espérer. La décision d’implanter des Maisons de services publics dans tous les cantons est une bonne nouvelle. Sous réserve que les moyens soient au rendez-vous et qu’elles répondent entièrement aux besoins. Ce que nos équipes sur le terrain devront vérifier. »
