Lena, Ukrainienne : « M'engager me fait oublier la tragédie que vit mon pays. »

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Ayant fui l’Ukraine aux premiers jours du conflit, Lena a trouvé un répit à Aix-en-Provence où elle s’est engagée au Secours Catholique auprès des personnes à la rue. Un besoin d’aider les autres qui découle spontanément de l’aide qu’elle a elle-même reçue.
Paragraphes de contenu
Texte

« Je suis âgée de 39 ans et divorcée, auparavant je travaillais depuis plusieurs années comme cadre dans une grande entreprise immobilière de Kiev. Sentant la guerre approcher, je m’étais préparée à partir et, au lendemain de l’offensive russe, j’ai fui en voiture avec ma fille de 14 ans et notre chien vers la frontière roumaine, chez des amis qui nous ont accueillis. C’était difficile de prévoir ce qui allait se passer. Quelques amies à l’étranger me proposaient de les rejoindre. Une Française rencontrée il y a quelques années en vacances en Arménie m’a proposé de venir à Aix occuper son appartement, libre jusqu’en septembre car elle travaille temporairement à Paris. 

Ces gens nous attendent, ils ont besoin de savoir que quelqu’un pense à eux.

Lena

Lena, bénévole ukrainienne

Après deux jours de car, nous sommes arrivés à Aix et nous avons reçu aussitôt la protection de la France. Ma fille a été scolarisée et moi j’ai appris que le Secours Catholique aide les réfugiés dans leurs démarches administratives. J’y ai été si bien reçue que j’ai proposé d’y faire du bénévolat. J’ai eu envie de remercier en agissant. J’ai assisté à une réunion de bénévoles et là, on m’a proposé de participer aux maraudes du samedi. 

Même si je ne parle pas le français, nous allons avec les autres bénévoles à la rencontre des personnes à la rue. La plupart sont heureuses de nous voir. Celles qui ne manifestent rien, on leur laisse des produits alimentaires et des boissons, mais souvent elles préfèrent parler. Notre venue est importante, je le vois dans leurs yeux. Ces gens nous attendent, ils ont besoin de cette conversation, de savoir que quelqu’un pense à eux, prend soin d’eux, même cinq minutes par semaine. Et cela me fait oublier la tragédie de mon pays. Voir tous ces gens généreux et être avec eux, c’est pour moi une thérapie. » 

Crédits
Nom(s)
Jacques Duffaut
Fonction(s)
Journaliste rédacteur
Nom(s)
Christophe Hargoues
Fonction(s)
Photographe
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