Solidarauto, des garages pour l'insertion

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Le Secours Catholique-Caritas France accompagne deux garages solidaires et compte en développer d’autres à travers le réseau Solidarauto. L'objectif : permettre de faire réparer sa voiture à moindre coût et favoriser l’insertion des personnes les plus éloignées de l’emploi.
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Rien ne les distingue des autres. Leurs parkings débordent de voitures, leurs ateliers sentent l’essence et l’huile de vidange. Et dans une demi-pénombre, des mécaniciens en salopette plongent sous les capots. Les garages solidaires sont des garages comme les autres. Seuls diffèrent l’esprit et le prix.

À Trélazé, près d’Angers, le premier garage solidaire du réseau Solidarauto – soutenu financièrement par le Secours Catholique – pratique un tarif très concurrentiel : 35 euros l’heure de réparation exonérée de taxes. Ce prix s’applique aux bénéficiaires des minima sociaux. Les autres clients paient un tarif plus proche de celui du marché (58 euros l’heure + TVA). Le directeur de ce garage du Maine-et-Loire, Denis Cambou, se félicite de l’augmentation de 30 % du chiffre d’affaires depuis deux ans, signe qu’il répond à un vrai besoin.

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REPORTAGEÀ Trélazé, sortir de la voie de garage du chômage !
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À Trélazé, sortir de la voie de garage du chômage !
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Les tarifs pratiqués s’expliquent : ces garages solidaires sont des associations et non des entreprises commerciales. Ils sont gérés bénévolement et accueillent des salariés en insertion. Pour rentabiliser au mieux leur activité et être au plus près des personnes en difficulté, ils louent parfois un coin d’atelier aux mécanos amateurs, devenant le lieu de réunion des amoureux du cambouis.

Mais la plupart font effectuer les réparations par les mécaniciens en insertion, sous le contrôle d’un professionnel. Deux ans auparavant, au Solidarauto 49 de Trélazé, les réparations représentaient jusqu’à la moitié du chiffre d’affaires. Aujourd’hui, le ratio est de 60 % pour les réparations et 40 % pour la vente et la location de véhicules.

« La location, précise Jean-Marie Beaucourt, administrateur de Solidarauto, est un service rendu sur lequel on ne gagne pas d’argent. L’an dernier, les cinq véhicules mis en location n’ont rapporté que 9 300 euros à la structure. » Devant le besoin de mobilité toujours croissant, la flotte des voitures de location est passée cette année à sept véhicules.

Ventes et locations

La vente, elle, porte sur des véhicules donnés et remis à neuf. Donner sa vieille voiture ouvre droit à une réduction d’impôt pour le donateur et permet à ces garages de ne pas être des gouffres financiers. Tous les véhicules ne peuvent être réparés. Ceux qui sont remis en état sont vendus (garantis pièces et main-d’œuvre) à des prix défiant toute concurrence.

L’an dernier, Solidarauto 49 a vendu 91 voitures (sur les 112 données), pour un chiffre d’affaires de 183 000 euros, soit une moyenne d’environ 2 000 euros par voiture. Avec les 256 000 euros de chiffre d’affaires sur les réparations, l’association a pu clore son exercice 2014 en équilibre. Mais parce qu’il repose sur le don, ce modèle économique reste fragile.

En avril 2015, le garage de Trélazé a ouvert une annexe dans un ancien garage de quartier à Angers. Le succès a été immédiat. Avec deux postes supplémentaires, le nombre de salariés de Solidarauto 49 est passé de 8 à 10 : 4 personnes en insertion et 6 salariés permanents. Après avoir essaimé à Grenoble l’an dernier (Solidarauto 38), le réseau pourrait bientôt se doter d’autres garages à Rouen, Fontainebleau ou Clermont-Ferrand.

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Jacques Duffaut
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Journaliste
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