C'est l'heure du bricolage. Marcel a décidé de fabriquer une caisse, sur l’arrière du quad, pour y entreposer outils et piquets. Les enfants lui transmettent les outils, tiennent le mètre, marquent au feutre les mesures, lui posent des questions sur le fonctionnement de la perceuse, ou encore tiennent la planche à l’autre bout pendant qu’il scie. Mathéo signe son prénom sur l’œuvre finalisée, son frère l’imite.
Pour déjeuner au grand air, on décide d’aller pique-niquer à cinq minutes de la maison, sur un grand terrain où se tiennent quelques tables en bois, dans un espace ombragé. Néo s’y rend en vélo. Prisca est chargée de paniers de victuailles, Mathéo porte une cagette contenant du bois qui servira à allumer le barbecue. Le chien, Max, tout content, est aussi de la sortie. L’opération "allumage du barbecue" commence. Mathéo aide à l’empilage des petites bûches. En attendant que le feu prenne, les garçons investissent ce grand terrain de jeu verdoyant. Au fond, une source à l’aspect verdâtre et boueux les intrigue…
Dans le bassin, Néo et Mathéo se mettent en tête d’aller pêcher de petits poissons, avec une boîte en plastique. Munis de bâtons, ou simplement avec leurs mains, ils écartent la mousse, pour mieux voir, sous la vase, où se cachent les poissons tant convoités… Beaucoup de tentatives ratées… Lorsqu’enfin ils arrivent à en attraper un avec la boîte ! Et ramènent fièrement leur prise à Marcel et Prisca. « Ce n’est pas un poisson, ni un têtard, c’est un triton ! » assure Marcel qui décide de les aider à en capturer d’autres. « Je faisais ça aussi dans ma jeunesse, ça me rappelle des souvenirs ! », confie-t-il. Ils réussissent à en attraper quelques-uns et les mettent dans une bouteille en plastique pour pouvoir les transporter.
Une fois la partie de pêche finie, une autre commence, de foot celle-là. Marcel joue contre les deux frères. Il essaie, en vain, de les empêcher de marquer. « J’aime bien faire des choses avec Marcel, on fait des balades en vélo le soir, il nous emmène aussi sur son quad, on l’aide avec les animaux, on l’accompagne à la traite des vaches… », résume Néo, pour qui se sont les seules vacances de l’année.
Virginie, la maman des deux garçons confirme : « Ces vacances apportent une ouverture d’esprit aux enfants, ils peuvent voir qu’on vit autrement dans d’autres familles. Comme j’élève seule mes cinq enfants, ils ne sont pas très entourés… Ils découvrent d’autres règles mais aussi d’autres centres d’intérêt. »
Les familles qui ont recours à l’Accueil familial de vacances sont en situation financière délicate. Par conséquent, elles peuvent difficilement offrir des vacances à leurs enfants, et n’ont parfois pas de congés. La participation financière de la famille au séjour de l’enfant varie selon le quotient familial, mais reste symbolique.
Les accueillants sont surtout des couples de retraités, qui ont de la place et n’ont plus d’enfants à la maison ; ou au contraire des familles qui y voient l’occasion pour l'un de leurs enfants de nouer une nouvelle amitié.
Nous leur donnons comme mot d’ordre de ne pas changer leurs habitudes. L’idée est que l’enfant puisse faire l’expérience d’une autre manière de vivre, avec de nouvelles relations. La famille accueillante est aussi là pour apporter un regard positif aux enfants, qui peuvent vivre un contexte difficile au quotidien dans l’année. C’est un cadre bienveillant et épanouissant, dans lequel la famille a du temps à consacrer à l'enfant qu'elle accueille.
Les vacances sont un moment de construction personnelle important. L'enfant découvre de nouvelles choses, se crée des souvenirs… Pendant ces moments privilégiés, des liens de confiance se créent. Les enfants, âgés entre 6 et 13 ans, reviennent souvent ensuite pour d’autres vacances dans la même famille.
