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reconnaître les réalités des familles monoparentales pour mieux les accompagner

Reconnaître et soutenir les familles monoparentales

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Ce sont 2 millions de familles monoparentales en France, soit 1 famille sur 4. Ce modèle familial, où un seul adulte élève un ou plusieurs enfants sans l’aide d’un autre parent, est en constante progression. Le Secours Catholique agit chaque jour aux côtés de ces familles pour leur redonner souffle, soutien et dignité. Découvrez les réalités qu’elles traversent, les actions que nous menons pour les accompagner et comment, à votre échelle, vous pouvez faire la différence en venant en aide aux familles en difficulté.

Le rôle prédominant des séparations et des divorces dans les familles monoparentales

L’augmentation des ruptures conjugales (couple marié, pacsé ou en union libre) est aujourd’hui la principale cause de la monoparentalité. De plus en plus d’enfants grandissent dans des foyers où un seul parent assure l’ensemble des responsabilités (éducation, habitation, alimentation, vêtements, loisirs, etc.).

D’après le dernier rapport statistique du Secours Catholique, plus de 1 famille monoparentale sur 2 accueillie par notre association est une famille où la résidence exclusive est accordée à la mère — une situation qui reste la norme, bien que la garde alternée se développe lentement. Les pères sont en effet un peu plus nombreux à prendre en charge leurs enfants, mais ils ne représentent encore qu’une minorité des familles monoparentales. Une autre cause non négligeable est le veuvage précoce, qui touche là encore majoritairement des femmes. 

57,5 % des personnes accompagnées par le Secours Catholique en 2022 étaient des femmes. Ces ruptures familiales mènent à des fragilités financières, des situations précaires et une plus grande vulnérabilité pour le parent qui élève seul ses enfants.

Famille monoparentale : un quotidien aux multiples défis

Être parent solo, c’est affronter au quotidien des difficultés souvent cumulées : précarité financière, isolement, charge mentale élevée, absence de relais familial, équilibre du ménage fragilisé.

une mère célibataire avec ses trois enfants
Environ 45% des enfants vivant seulement avec leur mère sont en situation de pauvreté. © Xavier Schwebel

Une précarité financière omniprésente

C’est un fait, après une séparation ou un divorce, le niveau de vie des familles monoparentales chute significativement, en particulier pour les mères seules. Environ 45 % des enfants vivant avec leur mère sont en situation de pauvreté (contre 22 % avec leur père). Selon l’INSEE, les femmes qui élèvent seules leurs enfants après une séparation subissent une baisse de 20 % de leur niveau de vie.

Une précarité accentuée par les pensions alimentaires impayées, par des dépenses fixes (logement, alimentation, factures d’énergie) qui pèsent sur un seul revenu. Par ailleurs, les mères célibataires se retrouvent plus souvent confrontées aux emplois précaires à temps partiel et aux faibles revenus pour s’en sortir.

Dans le témoignage d’Aurélie, mère seule vivant à Saint-Denis, elle nous confie devoir puiser dans la modeste somme qu’elle avait réservée aux études de ses enfants pour faire face aux dépenses du quotidien. Une situation qui l’inquiète profondément : « J’ai l’impression de leur transmettre la précarité comme héritage. Si rien ne change, on prépare la France précaire de demain », alerte-t-elle. Une dure réalité qui souligne un déterminisme social préoccupant !

Concilier vie privée et vie professionnelle

Sans la présence d’un second parent, jongler entre les responsabilités parentales et le travail est difficile pour un parent solo.

Claire, 44 ans, mère divorcée de deux adolescents de 14 et 13 ans, confie : « J’essaie d’atteindre la stabilité dans ma vie professionnelle, mais ce n’est pas encore le cas ».

Virginie, 41 ans, élève seule sa fille : « Quand Chloé était plus jeune, il m’arrivait de la laisser seule à la maison avec mille recommandations, le temps d’aller faire quelques heures de ménage. Dans ces cas-là, on part travailler la peur au ventre. Mais on n’a pas le choix ! Ma famille vit à 1 000 kilomètres de nous ». 

Ce n’est pas un cas isolé, les difficultés liées à la garde d’enfants, notamment en l’absence de relais familial, compliquent les situations de ces mères seules.

L’isolement social et une charge émotionnelle importante

​Pour ces parents, élever seul(e) son enfant peut faire ressentir souvent un sentiment d’isolement. Le temps pour soi, le maintien d’un réseau amical et de lien social sont mis à mal. Le parent solo doit gérer les aspects de la vie familiale et les responsabilités quotidiennes.

la france compte près deux deux millions de familles monoparentales
Jongler entre les responsabilités familiales et le travail n'est pas évident pour un parent solo. © Xavier Schwebel

Sans relais, parfois confrontées à des pères défaillants ou absents, qui ne paient pas régulièrement la pension alimentaire, de nombreuses mères célibataires évoquent aussi un surmenage qui les amène à s’isoler. À Saint-Denis, dans la banlieue parisienne, Aurélie, 43 ans, a vu sa « vie sociale s’écrouler comme un château de cartes ». Entre son poste d’enseignante, l’éducation de ses deux enfants et les démarches administratives pour obtenir des aides sociales, elle ne s’accorde aucun répit. « Ma mère vient les mardis, explique-t-elle. Ça minimise la charge, mais ça ne me permet pas de prendre du temps pour moi. »

Le mal-logement et des conditions de vie précaires

Les familles monoparentales sont particulièrement vulnérables face au mal-logement. Souvent contraintes de se loger dans des espaces exigus ou inadaptés : près d’une famille monoparentale sur 10 partage son habitation avec d’autres adultes (parents ou proches). Une situation plus courante chez les jeunes parents. 

Ces familles monoparentales sont aussi près de 3 fois plus nombreuses à occuper un logement social. Des conditions de logement précaires qui affectent directement les enfants, les contraignant à grandir dans des environnements instables.

Quand la solidarité familiale complète les aides sociales accordées aux familles monoparentales

Exposées aux difficultés financières et à l’isolement social, les familles monoparentales ne peuvent compter uniquement sur les aides sociales, souvent insuffisantes. Dans ce contexte, la solidarité familiale est un véritable appui.

Le soutien de l’entourage

Les proches sont une aide précieuse pour les familles monoparentales. Près de 25 % d’entre elles font appel aux grands-parents pour la garde des enfants. Cette entraide familiale intervient généralement sur des moments charnières comme les vacances ou les trajets vers l’école.

26 % des enfants de mères solos en emploi sont pris en charge par un proche au moins trois jours dans la semaine. En plus d’une aide dans l’organisation quotidienne, le cercle proche peut apporter un soutien émotionnel ou encore une aide financière en cas de coup dur.

vacances solidaires
Le Secours Catholique organise des séjours pour permettre aux parents et aux enfants en situation de précarité de souffler. © Xavier Schwebel

Les aides sociales disponibles

Depuis les années 80, des dispositifs ont été mis en place pour accompagner les familles monoparentales. Il y a parmi ces aides sociales :

  • l’allocation de soutien familial (ASF) qui s’élève à 195,85 € par enfant et par mois ;
  • le RSA majoré pour le parent solo (jusqu’à 1231,74 € pour deux enfants, versé automatiquement pendant 12 à 18 mois, voire jusqu’aux 3 ans du plus jeune enfant) ;
  • la prime exceptionnelle pour les mères seules créée fin 2024 (une aide ponctuelle de 115 à 200 €) ;
  • le service public d’intermédiation du versement de la pension alimentaire.

Mais ces aides de l’État, utiles, restent limitées face à la précarité persistante des familles monoparentales. C’est là que les associations comme le Secours Catholique interviennent. Leurs actions auprès de ces parents et enfants sont essentielles pour leur apporter du répit et du soutien.

Les actions du Secours Catholique auprès des familles monoparentales

Le Secours Catholique déploie de nombreuses actions concrètes, rendues possibles grâce à la solidarité collective, à la mobilisation des bénévoles engagés et aux donateurs.

Les Maisons des Familles sont des espaces gratuits et ouverts à tous, les parents peuvent échanger, se sentir entourés et participer à des ateliers avec leurs enfants.

Bouchra, une mère isolée élevant ses deux fils, témoigne de son expérience à la Maison des familles d’Annecy : « C’est ici que j’ai appris à jouer avec mes enfants… Avant, je n’avais pas la tête à ça. Maintenant, je suis plus patiente. »

Grâce à l’Accueil familial de vacances, Néo, 13 ans, et son petit frère Mathéo, 11 ans, ont pu quitter leur quotidien pour passer quelques semaines chez Prisca et Marcel, un couple d’agriculteurs à Anteuil, dans le Doubs. Pour Néo, ces vacances sont les seules de l’année : « J’aime bien faire des choses avec Marcel, on fait des balades à vélo le soir, on l’accompagne pour la traite des vaches… » Leur mère, Virginie, voit ces séjours comme une vraie chance : « Ces vacances apportent une ouverture d’esprit aux enfants… Ils découvrent d’autres règles, mais aussi d’autres centres d’intérêt ».

Des vacances solidaires sont également organisées, en partenariat avec l’ANCV, pour permettre à ces parents solos en vacances avec leurs enfants de souffler, de quitter leur quotidien et de se ressourcer. Chacun peut contribuer à cette solidarité en devant bénévole au Secours Catholique.

Des vacances pour grandir
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Reconnaître leurs réalités et soutenir les familles monoparentales, c’est faire un pas vers plus de justice sociale et de cohésion. Leur donner les moyens de surmonter les difficultés du quotidien, c’est construire une société plus juste, solidaire et inclusive. Chacun peut agir dès aujourd’hui : vous pouvez faire un don ou rejoindre une association pour aider les familles.