Accueil médical de Reims : des soins et du lien

Chapô
À Reims, l’accueil de jour du Secours Catholique dispose d’une permanence médicale. Médecins et infirmières bénévoles y offrent des consultations gratuites aux personnes en situation de précarité, leur prodiguent des soins et surtout les écoutent.
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Un lit d’examen, un bureau, un lavabo et du gel désinfectant : c’est un cabinet médical presque comme un autre. Sauf qu’il est situé au cœur du Café sourire, l’accueil de jour de Reims pour personnes à la rue, hébergées par le 115, ou demandeurs d’asile. Chaque matin, une douzaine de médecins et d’infirmières bénévoles s’y relaient pour accueillir les personnes qui souhaitent les consulter. Sur la porte, un panneau rouge ou vert indique aux visiteurs si les médecins sont occupés. Hélène toque. Cette ancienne « de la rue » vient d’accoucher par césarienne et a besoin d’une piqûre d’anticoagulant pour éviter une phlébite : « Je consulte ici de temps à autre. Ça rassure d’avoir des avis médicaux, ça m’évite de faire la queue à l’hôpital. »

Martine, infirmière, profite de la consultation pour vérifier la cicatrice et se renseigner sur le poids du bébé. « On fait beaucoup de ''bobologie'' au quotidien, on soigne des lésions cutanées, des plaies mais aussi des infections saisonnières », explique Bernard, gynécologue à la retraite. D’où les antalgiques et les antibiotiques achetés par le Secours Catholique et disponibles dans l’armoire à pharmacie. Chaque hiver, le cabinet médical propose aussi la vaccination contre la grippe. « Mais attention, on ne donne pas un comprimé sans relation, on prend le temps d’échanger, poursuit Martine. La plupart ont besoin de parler et d’être écoutés car ils sont dans un contexte psychologique très fragilisé. » « La prévention est importante : on fait un travail de dépistage pour ne pas passer à côté d’un gros problème, renchérit Bernard. Et on doit aussi veiller à la santé publique et barrer la route aux pathologies facilement transmissibles parmi ces populations. »

Christophe, la quarantaine, à la rue, vient effectuer un contrôle de son poids et de sa tension. Il n’a plus la CMU complémentaire depuis qu’il s’est fait voler ses papiers : « Quand j’ai eu une gastro, je suis allé à l’hôpital mais je ne pouvais pas aller à la pharmacie avec l’ordonnance. Heureusement, ici, ils m’ont donné des médicaments gratuitement. »  La majorité des patients de la permanence médicale ne sont de fait pas bien intégrés dans le circuit des soins. En cas de complications, les bénévoles font marcher leur réseau de médecins et orientent les patients. Sur les cent cinquante personnes qui visitent le Café sourire tous les jours, entre cinq et trente viennent consulter. Un chiffre en augmentation, preuve du besoin universel de se faire soigner.

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Crédits
Nom(s)
Cécile Leclerc-Laurent
Fonction(s)
Journaliste rédactrice
Nom(s)
Steven Wassenaar
Fonction(s)
Photographe
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