Au Bangladesh, sortir les individus de la trappe à pauvreté

Chapô
Dans un pays où près de la moitié de la population vit avec moins d’un dollar par jour, l’ONG “BRAC” aide les plus pauvres à sortir de l’extrême pauvreté en leur allouant un capital et en les accompagnant.

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Lorsque le mari de Joy est tombé malade, cette dernière s’est retrouvée sans revenus, à ne pouvoir cuisiner qu’un seul repas par jour à ses enfants. L’ONG “BRAC” (Bangladesh rural advancement committee) lui est venue en aide en lui offrant une formation d’entrepreneur pour ouvrir une épicerie, mais aussi un petit pécule financier, deux moutons et dix canards. Joy a ainsi pu monter son épicerie. BRAC l’a accompagnée pendant deux ans, notamment en l’incitant à scolariser ses enfants. Au final Joy s’en est sortie. « Grâce à “BRAC”, j’ai triomphé sur la pauvreté », estime-t-elle. 

Comme elle, ce sont des milliers de personnes que “BRAC” aide à briser le piège de la pauvreté. « Nous accompagnons les individus pour qu’ils se dotent de moyens de subsistance durables et qu’ainsi, ils sortent de l’extrême pauvreté sans le risque d’y retomber plus tard. Nous renforçons leurs capacités à changer leurs vies, car les participants deviennent les agents de leur propre développement », explique Bobby Irven de “BRAC”. 

J'ai triomphé sur la pauvreté !


Cette approche complexe permet de sortir 9 personnes sur 10 de l’extrême pauvreté après deux ans d’accompagnement. « Même si l’allocation de transferts financiers joue un rôle important, un encadrement régulier est tout aussi essentiel. Nous investissons dans la dignité et le libre arbitre des participants », poursuit Bobby Irven. Réduire la pauvreté par l’autonomisation des pauvres : c’est aussi le pari de Caritas Bangladesh, partenaire du Secours Catholique. Cette dernière a installé des coopératives de crédit dans des villages des communautés Rishis et Rakhaines. Chaque habitant cotise un euro par mois et l’argent est prêté à qui veut monter un projet. Les intérêts sont ensuite reversés à la coopérative qui les réinjecte dans les fonds de réserve pour financer des projets collectifs de santé ou d’éducation.

« Les pauvres sont habilités pour satisfaire leurs besoins de base avec leurs propres capacités. Les habitants s’approprient les coopératives : ils investissent de l’argent et reçoivent par exemple des fonds pour lancer une activité professionnelle », explique David Hembrom de Caritas Bangladesh. Au total une centaine de coopératives aident 10 000 habitants.  « Les coopératives ne font pas qu’apporter de l’argent, elles favorisent l’autogestion et la confiance mutuelle entre les membres des communautés », poursuit David Hembrom. Pour “BRAC” comme pour Caritas Bangladesh, l’objectif est le même : sortir les individus de l’extrême pauvreté.

Crédits
Nom(s)
Cécile Leclerc Laurent
Fonction(s)
Journaliste
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