« Aux P’tits Pois » : mieux manger et mieux vivre ensemble

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À Clamart (92), « Aux P’tits Pois » est une association pour le maintien de l’agriculture paysanne (AMAP). Soutenue par le Secours Catholique, elle intègre parmi ses adhérents des personnes en précarité afin de démocratiser l’accès à une alimentation saine et en circuit court.
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Poireaux, radis, carottes, panais… le petit local situé derrière l’église Saint-François de Sales à Clamart prend des allures de marché tandis que Mathilde, agricultrice de 28 ans, décharge de son camion les récoltes de la semaine.

Comme chaque mercredi soir, les 24 adhérents que compte l’AMAP « Aux P’tits Pois » se succèdent pour venir chercher leur panier de légumes frais. Parmi eux, Aicha*, 65 ans. Cette ancienne responsable de nettoyage en milieu hospitalier a perdu son travail il y a quelques mois. C’est la troisième fois qu’elle se rend à l’AMAP. « En ce moment c’est compliqué : je n’ai déjà plus de quoi acheter une baguette de pain, confie-t-elle. C’est très important pour moi de venir ici car, malgré ma situation, cela me permet de cuisiner et de manger des légumes frais. »

Inaugurée en septembre 2022, l’association est née d’une initiative des habitants du Haut Clamart, dont des personnes en précarité accompagnées par le Secours Catholique. « Nous avons réfléchi tous ensemble à un projet solidaire en rapport avec l’alimentation, explique Stéphanie, “amapienne“ de la première heure. Le principe est le suivant : ceux qui ont les moyens paient leur panier 1 euro de plus. Et avec la participation du Secours, cela permet aux personnes en difficulté de ne payer que 20% du prix du panier. »

venir ici, malgré ma situation, me permet de cuisiner et de manger des légumes frais.

 

Véronne, femme de ménage de 44 ans, a participé à la mise en place du projet. Pour cette mère de jumeaux, l’AMAP est synonyme d’une nourriture saine et savoureuse. « Avant j’achetais peu de légumes : ceux du supermarché étaient chers et sans goût, rapporte-t-elle. Grâce à l’association, je peux désormais m’offrir des légumes délicieux et mes enfants mangent bien. »

Pour les personnes qui vivent la précarité, participer à une AMAP n’est pas toujours une évidence. « C’est pourquoi nous avons à cœur de mettre de la convivialité : on veut que tous se sentent adhérents, comme tout le monde », témoigne Stéphanie. Ainsi, chaque semaine, les “amapiens“ se relaient afin que chacun participe à la réception des légumes, leur distribution, le nettoyage du local… « Au début j’étais très complexée, j’avais l’impression de demander la charité, confie Aicha. Mais tout le monde est très accueillant, et je me suis rapidement sentie intégrée ! »

*le prénom a été modifié 

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Mathilde, agricultrice, discute avec Élisabeth.
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Mathilde, 28 ans, est agricultrice à la ferme des Trois Parcelles située à Pithiviers. Pour elle et ses collègues, l’accès à une alimentation saine doit concerner tout le monde. « Ce n’est pas parce qu’une personne est dans la précarité qu’elle n’a pas le droit de bien manger. »
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© Vincent Boisot
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Un panier de légumes
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Les “amapiens“ se partagent les fruits et légumes en fonction des quantités récoltées dans la semaine. Le prix du panier reste le même afin d’assurer un revenu stable aux producteurs.
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Guillaume et Marielle récupèrent leur panier
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Guillaume et sa fille Marielle sont venu récupérer leur panier. Ce papa d’une trentaine d’années fait partie des premiers adhérents de l’AMAP. « Le concept de solidarité fait partie du projet et je trouve cela très bien. En plus légumes sont délicieux », confie-t-il tandis que Marielle acquiesce d’un sourire.
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Nom(s)
Dimitri Partouche
Fonction(s)
Journaliste rédacteur
Nom(s)
Vincent Boisot
Fonction(s)
Photographe
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