À Bayeux, un séjour à la mer pour changer d’air
Alors que le soleil dissipe enfin les nuages dans le ciel normand, le visage de Giselle s’éclaire d’un sourire discret. « Ici, je revis », confie la sexagénaire. « D’habitude, je reste seule chez moi et je m’embête. Alors je suis contente d’être là ! » Comme Giselle, une dizaine de personnes fréquentant le Secours Catholique de Crépy-en-Valois, dans l’Oise, ont quitté leur petite ville le temps d’une escapade de quatre jours sur la côte normande, à Bayeux et ses alentours.
Au programme : une série d’excursions culturelles et gourmandes. « Visite du musée de la tapisserie de Bayeux, d’une usine de caramels, d’une biscuiterie, sortie à la plage… Nous voulons que la Normandie nous émerveille les yeux et surtout les papilles, s’enthousiasme Marie-Françoise, bénévole. Le programme a été décidé collectivement avec les participants : le but est que ce soit leur voyage ! »
C’est le but de ce séjour : permettre aux personnes d’oublier leurs tracas et leur isolement.
Après la visite de l’abbaye de Cerisy et une pause-café dans le centre-ville de Bayeux, le groupe regagne le monastère Sainte-Trinité où il est hébergé le temps du séjour. Dans le grand réfectoire, les voix résonnent tandis que l’on se remémore la journée. « Ça m’a fait du bien de prendre l’air ! », s’exclame Nicole. À 77 ans, elle souffre de nombreux soucis de santé.
Par ailleurs, un problème de voisinage la tourmente. « Au moins ici, je me sens bien et je suis avec des gens gentils : c’est ça qui me sauve », confie-t-elle alors que les rires fusent autour de la table. « Ça me fait plaisir de voir que Nicole profite, avance Claire, bénévole, d’une voix émue. C’est le but de ce séjour : permettre aux personnes d’oublier leurs tracas et leur isolement. »
Partir toute seule ce n’est pas drôle.
Le lendemain, direction une fabrique de caramels. Face aux larges baies vitrées qui laissent apercevoir les ouvriers occupés à verser le sucre dans de grandes cuves, Martine, 58 ans, écoute attentivement les explications de la guide. « Je suis très intéressée », sourit-elle, alors qu’une une dégustation de caramels est annoncée. Comme les autres membres du groupe, cette ancienne femme de ménage, désormais en situation d’invalidité, n’a pas souvent l’occasion de partir en vacances. « C’est très onéreux et puis partir toute seule ce n’est pas drôle, confie-t-elle. Alors être ici avec tout le monde, ça me fait plaisir car on rigole bien. »
Une promenade sur le bord de mer vient compléter cette matinée. Au large, d’épais nuages sombres s’éloignent tandis que, sur la jetée, les vacanciers profitent du soleil. Après un repas pris sur le pouce, il faut déjà remonter en voiture pour la visite de l’après-midi. Toutes et tous comptent bien profiter jusqu’au bout : il leur reste encore deux jours de découvertes avant de refermer la parenthèse des vacances.