À Besançon, un jardin ouvert à toutes les spiritualités

Thématique(s)
Chapô
Lové dans un écrin de verdure sur les hauteurs de Besançon, le jardin spirituel de Claire-Combe est un lieu d’échanges interreligieux qui invite à repenser son lien à la nature.
Paragraphes de contenu
Texte
jardin spirituel
Sous la bâche, installée dans le jardin spirituel de Claire Combe, la parole circule. 

À l’ombre d’une bâche, en cet après-midi d’été touchant à sa fin, une dizaine de personnes assises sur des tapis lisent à voix haute des extraits de textes épinglés sur une corde. Le tout est tiré d’un passage de la Genèse évoquant le voyage d’Abraham jusqu’au pays de Canaan. Sous la « tente berbère » reconstituée, la parole circule. « C’est une incitation à sortir de sa zone de confort et à se dire qu’ailleurs on peut s’accomplir », commente Franck, un Camerounais « croyant mais sans religion ». « Et à oser et à avoir confiance en Dieu », renchérit Romain, proche de l’ordre franciscain. « Ce qui est beau, c’est de se dire que nous sommes là aujourd’hui parce qu’il y a eu une chaîne de vie ininterrompue », fait remarquer Éric, un apiculteur d’obédience protestante, tandis qu’un poulain et un âne pointent leurs museaux.

Les religions monothéistes invitent à prendre soin de la nature. 

Depuis février, des rencontres ouvertes à tous se tiennent dans le jardin spirituel aménagé au sein de l’éco-lieu de Claire-Combe, niché sur une colline dominant la ville de Besançon. Répondant à l’exhortation Laudate Deum (« Louez-Dieu ») du pape François sur l’urgence climatique, l’éco-lieu, qui abrite également une ferme pédagogique et un potager partagé, veut concilier lutte contre la précarité et transition écologique. Un jardin spirituel a toute sa place dans ce nouveau laboratoire d’idées consacré à l’écologie, car « les religions monothéistes invitent à prendre soin de la nature », estime sa conceptrice, Monique, bénévole au Secours Catholique. Le jardin comprend une boucle d’un kilomètre composée de douze étapes faisant référence à des événements-clés de la Bible, tels que les noces de Cana ou la pêche miraculeuse. Chaque étape représente également une plante ou un arbre mentionné dans les textes sacrés. Sur le sentier, on trouve ainsi une vigne, un chêne, « symbole de robustesse », ainsi qu’un pommier, un cerisier et un mirabellier, « en clin d’œil aux arbres fruitiers du paradis ».

Déambuler à l’abri du tumulte dans cet espace clos et verdoyant permet de « porter un autre regard sur la Bible », d’approfondir sa foi ou tout simplement de s’émerveiller de la « beauté de la Création », considère Monique. De son côté, Antoine Aumonier, délégué Franche-Comté du Secours Catholique et co-animateur des rencontres, voit ce jardin comme « un espace de rencontre et de dialogue interreligieux » qui sert à « s’éclairer mutuellement ». Une alcôve consacrée à l’hindouisme et une autre à l’Islam sont en cours d’installation.

Crédits
Nom(s)
Djamila Ould Khettab
Fonction(s)
Journaliste
Nom(s)
Elodie Perriot
Fonction(s)
Photographe
Pour rester informé(e)
je m'abonne à la newsletter