Enfance : des vacances confinées

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Ces vacances scolaires d’avril resteront un moment particulier pour les enfants contraints de rester chez eux. Des centaines d'entre eux, accompagnés par le Secours Catholique, devaient partir en vacances dans des familles qui les accueillent, ou bien rencontrer leurs parrains ou marraines de solidarité. Le temps du confinement, les relations sont devenues virtuelles.
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Alizée, huit ans, est déçue. Elle devait se rendre durant les vacances de Pâques chez Isabelle, sa « mamie de vacances », dans le Jura. « C’est un point de repère pour elle, Alizée revient toujours avec des souvenirs plein la tête », confie Cédric, son papa.

Comme Alizée, des centaines d’enfants partent chaque année en vacances dans des familles, en lien avec le Secours Catholique. À cause du confinement, ils ont dû, en ce mois d’avril, rester chez eux. 

« Je suis seule avec mes deux enfants dans l’appartement, on tourne en rond », se plaint Bibi, demandeuse d’asile originaire du Congo. « On fait des jeux, on lit des livres donnés par le Secours Catholique. Heureusement Jean-Pierre m’appelle et je vois que je ne suis pas seule. » 

De petits coups de téléphone aident les enfants à tenir.

Chantal

Jean-Pierre est le père de la famille de vacances d’Olive, dans le Doubs. En ce temps de confinement, il prend régulièrement des nouvelles de la petite fille, âgée de neuf ans, et de sa mère. « Olive me demande tout le temps : "Quand est-ce que je vais chez Jean-Pierre ?" », témoigne Bibi, qui craint que même les vacances d’été soient annulées : « Elle sera déçue si elle n’y va pas. »

« De petits coups de téléphone aident les enfants à tenir. », confirme Chantal, vice-présidente du Secours Catholique de l’Essonne. « Le confinement est extrêmement difficile pour eux. Ils sont isolés dans des petits espaces, certains témoignent qu’ils n’ont pas assez à manger. Leur seule espérance, c’était d’aller dans leur famille de vacances cet été », poursuit-elle.

 

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Un enfant et sa mamie de vacances, dans le Doubs, été 2018.

 

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À Angers, Darren a dû renoncer, lors de ses vacances d'avril, à voir Chantal, sa marraine du Secours Catholique. D’habitude, tous deux font des activités ensemble : piscine, bowling... 

Alors, en ces temps de confinement, Chantal ruse pour passer de bons moments avec le jeune garçon de neuf ans. Elle l’appelle deux fois par semaine par vidéo et lui passe de la musique pour danser, ou bien elle organise de petits jeux, par exemple mimer les animaux. 

« Ça me défoule », confie Darren. Pour l’anniversaire de sa marraine, le jeune garçon et sa maman ont même cuisiné un gâteau au citron… Et Chantal avait préparé le même à l’autre bout du fil : ils ont ainsi pu partager le goûter. « Darren perd ses repères en cette période du confinement, il ne voit plus ses copains et ne peut pas sortir plus d’une heure par jour », raconte sa mère, Audrey. « Heureusement il lui reste Chantal qui l’apaise, elle est l’oxygène entre nous deux, c’est un soulagement pour moi en tant que maman. »

Crédits
Nom(s)
Cécile Leclerc Laurent
Fonction(s)
Journaliste
Nom(s)
Steven Wassenaar
Fonction(s)
Photographe
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