International  : aider les partenaires à aller vers l’autonomie

Chapô
À l’étranger, le Secours Catholique ne fait pas que soutenir des projets d’aide d’urgence ou de développement. Il travaille aussi à rendre ses partenaires plus forts pour qu’ils répondent de manière autonome aux défis de leurs pays.
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Aucune des maisons reconstruites au Bangladesh grâce au soutien du Secours Catholique n’a été détruite par le cyclone Mora en 2017. Une petite victoire pour Caritas Bangladesh qui s’est lancée dans la construction de cinq types d’habitations adaptées à cinq catastrophes naturelles (cyclones, inondations, crues, sécheresses, glissements de terrain) en s’inspirant de méthodes de construction locales. « Ainsi, en cas de crise, nous dépendons moins de l’aide d’agences ou d’ONGs de l’étranger. Ces maisons permettent de mieux réduire les risques pour les populations », témoigne Ratan Kumar Podder, de Caritas Bangladesh.

À l’instar du Bangladesh, voici l’un des leitmotivs du Secours Catholique : aider les partenaires et les populations à être autonomes. « Plutôt que de venir en aide tous les ans en cas d’urgence, on veille à apprendre aux partenaires à mieux anticiper les catastrophes naturelles », explique Romain de Vries, responsable du pôle Urgences internationales du Secours Catholique.

« De même, poursuit-il. On travaille à renforcer leurs capacités à répondre à des situations de crise. » Car un partenaire plus fort saura mieux préparer les populations à être autonomes en cas de problèmes, en mettant en place, par exemple, un système d’alerte précoce en cas de cyclone, ou à mieux s’organiser en faisant des stocks de nourriture pour anticiper une éventuelle sécheresse.

C’est parce que ces structures sont aujourd’hui plus solides, que des programmes de développement et d’urgence ont pu être menés en Afrique ces dernières années
 

Aux quatre coins du monde, que cela concerne les programmes d’urgence ou de développement, l’idée est la même : des partenaires aux structures pérennes sauront mieux agir sur les causes de la pauvreté et apporter des réponses durables et concrètes aux défis de leurs sociétés (migratoire, climatique, démographique,...). « De la même manière qu’en France nous sommes passés du distributif à l’accompagnement des personnes, à l’international nous sommes passés de la construction de puits, par exemple, au renforcement des partenaires pour qu’ils prennent en charge la question de l’accès à l’eau dans le territoire », analyse Violaine Dory, en charge du DIRO (développement institutionnel et renforcement organisationnel), au Secours Catholique.

Ce programme vise depuis 2005 à mieux structurer 14 Caritas africaines, en les accompagnant d’une part pour qu’elles possèdent des compétences techniques et organisationnelles (notamment de gestion de projets), et d’autre part pour qu’elles créent un réseau de partenaires locaux et échangent leurs expériences entre elles. « Le DIRO nous a aidé à mieux fonctionner, témoigne l’abbé Alphonse Seck, secrétaire général de Caritas Sénégal. C’est parce que nous sommes bien assis au Sénégal que nous menons à bien le travail avec d’autres organisations partenaires. Désormais, Caritas est une voix qui compte dans la société civile sénégalaise

L’idée du Secours Catholique est maintenant de transférer le programme aux mains de Caritas Africa afin, à l’avenir, d’élargir à d’autres pays non francophones comme le Mozambique ou encore le Ghana. « Le maître mot de ce programme c’est bien de dynamiser les sociétés civiles africaines via le développement des Caritas. C’est parce que ces structures sont aujourd’hui plus solides, que des programmes de développement et d’urgence ont pu être menés en Afrique ces dernières années », conclut Violaine Dory. Un pari gagnant pour, qu’un jour, ces partenaires volent de leurs propres ailes – sans l'aide du Secours Catholique - Caritas france. 

Crédits
Nom(s)
Cécile Leclerc-Laurent
Fonction(s)
Journaliste rédactrice
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