4 raisons de soutenir la lutte contre la traite des êtres humains

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Chapô
Pourquoi le Secours Catholique agit en France et dans le monde pour mettre fin aux différentes formes d'exploitation des êtres humains.
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Texte
Dessin par Camille Besse
Texte
 
  1. UN PHÉNOMÈNE D’AMPLEUR 
    En 2022, 4 363 victimes de traite ont été repérées par les associations. Ce chiffre est probablement en deçà de la réalité. Certaines formes d’exploitation, en effet, sont difficiles à déceler et les victimes d’exploitation sexuelle sont devenues beaucoup moins visibles (de moins en moins présentes sur la voie publique, en raison notamment de l’utilisation du numérique et des réseaux sociaux par les exploiteurs). La majorité des personnes repérées sont victimes d’exploitation sexuelle. Les autres formes de traite subies sont l’exploitation par le travail, l’esclavage domestique, la contrainte à commettre des délits (vols, arnaques, cambriolages, deal) et la mendicité forcée.
  2. ​​​​​​DES TRAUMATISMES GRAVES CHEZ LES VICTIMES
    La traite des êtres humains cause des traumatismes graves chez les victimes. Celles-ci sont souvent exposées à des abus sexuels et émotionnels, des menaces et des agressions physiques et verbales, des privations de leurs besoins fondamentaux comme dormir ou manger suffisamment et correctement, des stratégies d’isolement et d’humiliation. Les effets sur leur état de santé physique comme psychologique sont délétères. Les victimes peuvent, entre autres, être sujettes à des cauchemars récurrents, des troubles du sommeil, une humeur dépressive voire des idées suicidaires, des comportements à risque, des abus de substances, une fatigue extrême, un amaigrissement important.
  3. DES EFFETS NÉFASTES POUR LA SOCIÉTÉ
    Non seulement la traite des êtres humains bafoue les droits fondamentaux et porte atteinte à l’intégrité physique et psychologique des victimes, mais encore elle est nocive pour l’ensemble de la société. Elle génère de la pauvreté. Elle crée des poches de délinquance et de criminalité. Elle remet en cause des valeurs fondamentales, socle de notre contrat social (protection de la dignité et de l’intégrité des personnes, accès à l’éducation, interdiction de faire travailler les enfants…). Enfin, notamment dans le cadre de l’exploitation par le travail, elle représente une perte pour la collectivité.
  4. DES POLITIQUES COERCITIVES INEFFICACES
    Face à un réseau qui exploite des personnes, souvent mineures, pour commettre des délits, la seule réponse répressive consiste à arrêter et condamner les “petites mains”. Cela ne suffit pas. Au contraire, le processus de traite s’en trouve alimenté car ces jeunes, qui agissent de manière contrainte ou sous emprise, sont utilisés comme “fusibles” par les exploiteurs. Une lutte efficace contre ces réseaux nécessite une stratégie de prévention auprès des victimes potentielles de traite (notamment les mineurs non accompagnés, particulièrement vulnérables et exposés aux risques d’exploitation) et une concentration des moyens répressifs sur ceux qui profitent des délits.
Crédits
Nom(s)
Benjamin Sèze
Fonction(s)
Journaliste
Nom(s)
Camille Besse
Fonction(s)
Dessinatrice
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