4 raisons de soutenir les migrants environnementaux

Chapô
Le Secours Catholique souhaite des voies sûres et régulières de migration pour les personnes subissant les effets de la dégradation de l’environnement et vous explique pourquoi.
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Texte
Dessin par Camille Besse
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  1. LES CHANGEMENTS CLIMATIQUES SONT UN FACTEUR DE MIGRATION
    De plus en plus de personnes sont obligées de quitter leur lieu de vie à cause des risques environnementaux. Ici, des sécheresses détruisent les récoltes. Là, une montée des eaux envahit les habitations. Qu’il s’agisse de catastrophes soudaines comme les cyclones ou d’une dégradation progressive de l’environnement, ces phénomènes ont un impact particulièrement marqué sur les populations des pays du Sud. Les partenaires du Secours Catholique le rapportent : les habitants des pays les moins développés voient leurs droits à l’alimentation, au logement ou à la santé affectés par ces phénomènes. Si l’on prend l’exemple du lac Tchad, sa réserve en eau douce a drastiquement diminué avec le réchauffement climatique, faisant baisser la pêche et aussi les réserves en eau pour les cultures voisines, ce qui pousse les habitants à se déplacer.
  2. ​​​​​​LES PAYS DU NORD SONT MAJORITAIREMENT RESPONSABLES
    Les dérèglements de l’environnement sont la conséquence des activités des pays industrialisés qui sont les plus gros émetteurs de gaz à effet de serre (GES). La France, par exemple, est le 20e pays émetteur et elle a connu un début précoce de l’industrialisation par rapport à d’autres. Elle se doit donc non seulement de baisser ses émissions de GES mais aussi de prendre en charge les conséquences de ces changements climatiques. À l’inverse, les pays du Sud, comme le Sénégal qui voit ses poissons migrer en raison de l’augmentation de la température de la mer, ou le Bangladesh qui fait face à la montée des eaux, ont peu contribué aux émissions de GES.
  3. AUCUN CADRE LEGAL PROTECTEUR N'EXISTE
    La majeure partie des personnes affectées par les effets néfastes du changement climatique se déplacent à l’intérieur de leur propre pays, mais pour celles qui traversent des frontières, il n’existe aucun cadre légal permettant d’assurer leur sécurité ni de garantir leurs droits. En effet la convention de Genève de 1951 relative au statut des réfugiés protège les personnes victimes de persécutions selon des motifs bien définis, tels que leurs race, religion ou opinions politiques. Les personnes qui quittent leur lieu de vie en raison des dégradations environnementales ne sont dès lors pas éligibles à l’asile. Même si la proportion des migrants internationaux est faible par rapport aux déplacés internes, il est essentiel de leur accorder une protection.
  4. LE PACTE MONDIAL SUR LES MIGRATIONS INVITE LES ETATS A PRENDRE DES MESURES
    Le Pacte mondial migrations, adopté à Marrakech en 2018, reconnaît pour la première fois le lien entre les crises environnementales et les migrations, et affirme la nécessité de développer des voies sûres et régulières de migration. La France est signataire de ce pacte et devrait dès lors s’engager à le mettre en œuvre dans sa législation nationale. Concrètement, il s’agirait d’offrir aux migrants environnementaux une entrée et un séjour légal, à travers par exemple l'exemption de visas, l’application de visas humanitaires ou l’octroi du statut de protection temporaire ou permanente. Aux yeux du Secours Catholique, aucune personne ne devrait être renvoyée de force dans un pays où les effets des changements climatiques constituent une menace pour sa vie.
Crédits
Nom(s)
Cécile Leclerc-Laurent
Fonction(s)
Journaliste
Nom(s)
Camille Besse
Fonction(s)
Dessinatrice
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