Marth, 60 ans, réfugiée ivoirienne : « Je vivais dans la peur »

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Paris
Chapô
Marth a dû fuir son pays, la Côte d’Ivoire. Avec d’autres femmes au parcours difficile, elle est hébergée dans un centre d’urgence géré par Cités Caritas dans le 10e arrondissement de Paris.
Paragraphes de contenu
Texte
Marth

 

« Dans mon pays, je subissais des violences familiales. Une histoire d’héritage, des affaires traditionnelles pour lesquelles la justice locale est incompétente. J’ai été menacée, mes affaires incendiées.

J’ai dû quitter mon village de nuit et je me suis retrouvée seule dans la brousse. Une communauté chrétienne m’a recueillie à Abidjan, puis j’ai réussi à venir en France. J’ai atterri seule, à l’été 2018, avec un visa touristique et un point de chute temporaire dans une famille, en région parisienne. Mais je ne pouvais pas rester chez ces gens. Pour ma demande d’asile, ils n’étaient pas ma solution.

J’ai vécu plusieurs jours dans la rue, dans la peur, sans argent. J’étais malade, et encore traumatisée par mon expérience au village. Je dormais souvent dans la salle d’attente d’un hôpital.

J’ai fini par contacter les autorités et déposer une demande d’asile. J’ai obtenu une place dans un Centre d’accueil de demandeurs d’asile, puis, quelques mois plus tard, on m’a accordé le statut de réfugié. Mais ensuite, on m’a envoyée dans un foyer à Marseille. J’ai passé neuf mois là-bas, sans repères. Je voulais revenir à Paris, là où j’avais fait toutes mes démarches. J’ai fini par rejoindre la capitale par mes propres moyens.

Juste avant le premier confinement, je me suis faite héberger chez une famille ivoirienne. Mais je me suis sentie de trop. Alors quand une assistante sociale m’a annoncé qu’une chambre m’attendais à Chrysalide, un centre d’hébergement d’urgence géré par Cités Caritas dans le 10e arrondissement de Paris, j’ai sauté de joie.

C’était la meilleure nouvelle depuis longtemps. Ça voulait dire qu’on s’occupait de moi, qu’on pensait à moi. Ici, je suis bien traitée. On me dit bonjour, on me demande comment ça va. J’aimerais rester dans ce centre jusqu’à ce que j’obtienne un logement à moi. »

Crédits
Nom(s)
Clarisse Briot
Fonction(s)
Journaliste rédactrice
Nom(s)
Élodie Perriot
Fonction(s)
Photographe
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