Au Sénégal, unis pour des villes sans déchets

Chapô
Dans le sud du Sénégal, Caritas Kaolack s’est attaquée au problème de l’insalubrité en mettant en place un système de collecte et de tri des déchets dans trois communes, avec le soutien du Secours Catholique et de l’AFD. Les populations participent au projet pour tendre vers des villes plus propres, plus vertes et dynamiques.
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Action de nettoyage des rues au Sénégal.
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9H
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En Afrique, faute d’une politique de gestion des déchets, plus de la moitié des ordures sont déversées dans les rues ou des dépotoirs. Alors Caritas Kaolack motive les communautés pour nettoyer ensemble leurs quartiers. « C’est mieux pour notre environnement et pour notre santé. On attrape moins de maladies », constate Seynabou, un balai à la main. Selon ONU Habitat, la prolifération des déchets provoque six fois plus d’infections respiratoires et deux fois plus de diarrhées. Aujourd’hui, Keur Madiabel, Kahoné et Gandiaye, les trois villes du projet, sont devenues plus propres.

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Nettoyage d'une rue par des habitants.
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Le témoignage de Seynabou, une habitante :

« C'est bon pour l'environnement et notre santé »

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Un atelier de sensibilisation.
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10H
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« Qu’est-ce qu’on met dans la poubelle biodégradable ? » Un atelier de sensibilisation se tient dans le quartier de Lena, à Keur Madiabel, sur la nécessité de trier dans deux poubelles distinctes : le biodégradable et le reste. Les habitants qui participent repartent avec un tamis pour mieux trier le sable et le retirer de leurs poubelles. Sur les 46 000 habitants des trois communes, 70 % environ adhèrent au projet. Ils doivent payer une redevance mensuelle de 1 000 FCFA (1,50 €) pour financer la collecte des ordures. Le maire, Aliou Kébé, se félicite : « Grâce à la communication de Caritas, la population a compris que nous devons tous nous lever pour rendre notre ville propre. »

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Aliou Kébé, maire de Keur Madiabel.
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Le témoignage d'Aliou Kébé, maire de Keur Madiabel :

« Créer une culture de l'hygiène et de la propreté »

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Une habitante jète ses ordures dans une poubelle.
Heure ou date
11H
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Le premier tri s’effectue à la maison. Chaque habitant a reçu une notice avec des photos, qui explique ce qu’il faut mettre dans le bac à compost. Coumba dispose donc de deux poubelles. « Avant, déclare-t-elle, je jetais mes ordures dans la rue. C’est important de trier le biodégradable : cela fait du fumier pour les agriculteurs. » « Les ordures, c’est de l’or dur », observe à son tour Mamadou Diouf, habitant et bénévole du projet. « Ça permet aux paysans de mettre du compost à la place des engrais chimiques, ça leur coûte moins cher. » À terme, Caritas souhaite en effet vendre aux agriculteurs le compost ainsi obtenu.

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Un charretier et son âne ramassent des poubelles.
Heure ou date
12H
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Ce sont des charretiers qui ramassent les deux poubelles et en déversent le contenu dans leur benne compartimentée. C’est aussi l’une des forces du projet : il crée des emplois. Habib est l’un des 30 charretiers : « J’ai maintenant un emploi stable, alors qu’avant je devais travailler à Dakar, sans voir ma famille. Désormais, je sais que je peux nourrir mes enfants. » Chaque jour, les charretiers collectent 25 tonnes de déchets dans les trois communes.

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À l'intérieur d'un centre de tri.
Heure ou date
14H
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Destination : les trois centres de tri (un pour chaque commune). L’idée est de valoriser au maximum les ordures récoltées. Les déchets classiques sont déversés sur la plateforme de tri et les déchets biodégradables sont mis de côté. Leur décomposition naturelle servira entre autres à fabriquer de l’engrais pour les arbres fruitiers plantés dans le centre de tri ou dans les rues de la ville. Car le projet a aussi pour objectif de reboiser. 1 000 arbres sont ainsi plantés chaque année. « Nos villes sont plus vertes », se félicite Marcel Sagna, de Caritas.

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Une zone d'enfouissement des déchets.
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Les déchets qui n’ont pas pu être valorisés aboutissent à cette zone d’enfouissement. À la différence d’une décharge, les bords et le fond ont été consolidés afin que les ordures ne s’infiltrent pas dans la nappe phréatique. La zone devrait être pleine dans vingt ans. D’ici là, Caritas espère que l’État sénégalais aura pris le relais, car un centre d’enfouissement devrait être construit dans les prochaines années près de Kaolack.

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Un employé travaille à une plateforme de tri.
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15H
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Une quinzaine d’employés travaillent dans les plateformes de tri. Cailloux, plastique, métal et verre sont mis de côté pour être vendus à des repreneurs. Caritas vise une valorisation de 60 % des ordures collectées. Thioro, impliquée dans le projet, vient de temps à autre bénévolement : « Il faut trier pour réduire la quantité d’ordures et avoir le minimum à enfouir. Le projet a apporté beaucoup d’améliorations dans la ville. »

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Une habitante tamise du plastique.
Heure ou date
16H
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Le plastique dur est envoyé à Kundam, le deuxième centre de prétraitement du plastique au Sénégal après Thiès. Créé par Caritas, ce centre est géré par le comité de développement de quartier de Kaolack. Ici, on récupère le plastique dur avant de le découper, le broyer, le tamiser, le laver et le sécher. Les matières finales sont vendues à des sociétés qui fabriquent des chaises ou des bassines en plastique. Signe de la réussite du projet : d’autres communes ont déjà demandé à Caritas de les accompagner dans la gestion de leurs déchets.

Crédits
Nom(s)
Cécile Leclerc-Laurent
Fonction(s)
Journaliste rédactrice
Nom(s)
Elodie Perriot
Fonction(s)
Photographe
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