Dans le Vexin, une équipe en route contre la fracture numérique

Chapô
Dans le Vexin, une équipe mobile du Secours Catholique se rend au domicile de personnes isolées. Objectif : les aider dans leurs démarches administratives et leur apporter de la compagnie.
Paragraphes de contenu
Texte

Chaque semaine, Brigitte, Gratienne et Jean-Pierre, bénévoles, parcourent le Vexin en long et en large au volant de leur voiture blanche. « Il nous arrive de faire 200 à 300 kilomètres par semaine », confie Jean-Pierre, ancien médecin généraliste, désormais retraité.

Tous les trois font partie de l’équipe mobile du Secours Catholique dans le Vexin. Depuis 2021, ce dispositif permet aux personnes isolées de cette région du nord-ouest de l’Île-de-France d’accomplir leurs démarches administratives à domicile. Les bénévoles se rendent directement chez les personnes en emportant avec eux un ordinateur, une clé 4G et une imprimante.

« Zones blanches, fracture numérique, manque de transport en commun… le Vexin est assez isolé, explique Jean-Pierre. Nous sommes en contact avec les services sociaux de la région : ils nous indiquent celles et ceux qui ont besoin de nos services. Nous avons eu plus d’une trentaine de demandes depuis le début de l’année, et ça ne cesse d’augmenter… »

Peur de remplir des dossiers

La plupart émanent de personnes retraitées, seules et avec des difficultés pour se déplacer. Nombre d’entre elles ne savent pas utiliser les outils numériques ou se sentent tout simplement dépassées par des démarches qu’elles jugent parfois trop complexes.

Armand* a 74 ans. Ancien commerçant, il vit seul et cumule les problèmes de santé. Il a reçu les bénévoles du Secours Catholique chez lui à quatre reprises. « Carte de handicapé, déclaration d’impôt, Complémentaire santé solidaire… J’ai peur de remplir des dossiers et de faire des erreurs : l’écriture ce n’est pas mon fort… confie-t-il. Grâce à l’équipe mobile, je sors du blocage et je peux voir la vie différemment. Ils m’ont vraiment rendu service. »

Pour ces personnes isolées, la visite des bénévoles est aussi le moyen de rompre leur solitude. « Une fois la paperasse terminée, nous discutons avec les gens, témoigne Jean-Pierre. Ce n’est pas qu’une visite administrative : bien souvent nous passons un moment convivial. »

*le prénom a été modifié

Crédits
Nom(s)
Dimitri Partouche
Fonction(s)
Journaliste rédacteur
Pour rester informé(e)
je m'abonne à la newsletter