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Réfugié : fuir pour survivre

Réfugié : fuir pour survivre

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Chaque année, des milliers de femmes, d’hommes et d’enfants sont contraints de quitter leur pays pour échapper à la guerre, aux persécutions ou à de graves violations des droits humains. Derrière le mot « réfugié » se cachent des parcours marqués par la perte, l’incertitude et l’espoir d’un avenir plus sûr. En France, des centres d’entraide comme le CEDRE et des associations engagées jouent un rôle déterminant pour accueillir, accompagner et redonner des repères à ces personnes vulnérables. Dans cet article, le Secours Catholique revient sur les droits fondamentaux accordés aux réfugiés et les actions de solidarité qui leur permettent de se reconstruire.

Qu’est-ce qu’une personne réfugiée ?

Une personne réfugiée, selon la Convention de Genève de 1951 relative au statut des réfugiés, est un individu contraint de fuir son pays d’origine ou de résidence habituelle en raison d’une crainte fondée de persécution.

Cette persécution peut être liée à sa race, sa religion, sa nationalité, son appartenance à un groupe social particulier ou ses opinions politiques. Ne pouvant ou ne souhaitant pas obtenir la protection de son pays, la personne réfugiée relève du droit international.

La situation des personnes réfugiées justifie la nécessité d’une protection internationale pour garantir leur sécurité, leurs droits fondamentaux et des conditions dignes d’accueil.

Réfugié et migrant : deux réalités bien distinctes

Il vous est peut-être arrivé d’entendre les termes « réfugié » et « migrant » utilisés dans un même contexte. Souvent confondus par le grand public, ils sont pourtant bien différents.

On rappelle qu’un réfugié est une personne dont le retour dans son pays d’origine est impossible en raison d’une crainte fondée de persécution ou de danger. Ce statut lui donne une protection officielle de l’État. En revanche, un migrant est défini par les Nations Unies comme quelqu’un qui vit dans un pays étranger depuis plus d’un an, quelle que soit la raison de son départ (économique, familiale, cause involontaire ou autre) ou les moyens utilisés pour migrer.

Mais une personne migrante peut aussi obtenir un soutien d’association migrants et devenir demandeur d’asile si elle cherche à bénéficier d’une protection internationale.

Avant d’être protégé, le chemin vers le statut de réfugié

un groupe de jeunes réfugiés souriant
Cinq frères et soeurs réfugiés d'origine syrienne sont hébergés près d'Aix-en-Provence, par un couple bénévole au Secours Catholique. © Xavier Schwebel

Pour accéder au statut de réfugié, une personne doit engager une demande d’asile individuelle auprès de l’État. L’instruction de cette demande relève ensuite de l’OFPRA (Office français de protection des réfugiés et apatrides). C’est le seul organisme habilité à accorder le statut de réfugié en France.

D’autres organismes interviennent à différentes étapes du parcours d’obtention du statut de réfugié :

  • l’OFII (Office français de l’immigration et de l’intégration)
  • le Guichet Unique
  • la Caf
  • l’Assurance maladie pour les droits sociaux
  • les associations d’aide aux réfugiés
  • les centres d’accueil (CADA)

Ils sont des points de contact importants pour les personnes étrangères engageant une demande d’asile.

Dans le cas où l’OFPRA rejette la demande d’asile, le demandeur peut saisir la Cour nationale du droit d’asile (CNDA) pour contester cette décision.

Jésus de Magloire nous a confié son parcours. Il a fui la guerre dans son pays. Jésus est arrivé seul de la République centrafricaine en 2019 : « À mon arrivée en France, j’étais bouleversé, car ma famille et mes enfants n’ont pas pu me suivre. J’ai fait une grosse dépression. Je ne possédais pas encore le statut de réfugié et je ne pouvais pas travailler. Je restais isolé chez moi, plongé dans mes pensées. C’est ma psychologue qui m’a conseillé de faire du bénévolat. »

Son expérience de bénévole en informatique au Secours Catholique de Bourg-en-Bresse lui a permis de reprendre espoir et de trouver un emploi dans son domaine. Il témoigne : « Désormais, je suis agent technicien en informatique et je pourrai bientôt faire ma demande de regroupement familial. Je suis vraiment soulagé. Je n’ai plus le temps d’être bénévole, mais je garde contact avec les personnes du Secours ».

Au-delà du statut de réfugié : protection subsidiaire et temporaire

Lorsqu’une personne étrangère ne répond pas aux critères stricts du statut de réfugié, elle peut bénéficier de la protection subsidiaire par l’OFPRA. Cela concerne ceux qui sont exposés à des risques majeurs comme la peine de mort, la torture, les traitements inhumains ou une menace grave en cas de conflit armé. La protection subsidiaire est réexaminée régulièrement et peut évoluer vers un droit de séjour durable.

En parallèle, un dispositif exceptionnel de protection temporaire peut être activé par l’Union européenne en cas d’arrivée massive de ressortissants non européens fuyant des situations de guerre ou de violations graves des droits de l’Homme. Ce fut le cas avec la guerre en Ukraine ! Les personnes concernées peuvent obtenir rapidement une carte de séjour temporaire. Elle est valable un an et renouvelable deux ans. Cette mesure exceptionnelle peut être levée lorsque les conditions de retour deviennent sûres dans le pays d’origine.

Quels droits pour les personnes reconnues réfugiées en France ?

Une fois le statut de réfugié reconnu par l’OFPRA, plusieurs droits fondamentaux s’ouvrent aux personnes concernées. Elles obtiennent une carte de résident valable 10 ans. Celle-ci garantit le droit de travailler en France et de circuler librement sur le territoire.

Un titre de voyage pour réfugié (TVR) peut être délivré pour les déplacements internationaux, à l’exception des voyages vers leur pays d’origine, qui sont généralement interdits. Ce document est biométrique et valable 5 ans.

Les personnes réfugiées accèdent aux mêmes droits sociaux que les citoyens français. Elles bénéficient de la Protection Universelle Maladie (PUMA), la Complémentaire Santé Solidaire ou encore les Allocations Familiales.

Selon les situations, des aides au logement ou d’hébergement d’urgence sont proposées. L’intégration dans un nouveau pays est un défi pour ces personnes réfugiées. À ce titre, de nombreuses associations interviennent pour accompagner les réfugiés dans leur accès aux droits, à la formation, ou encore à la recherche d’emploi.

Aider les réfugiés, un engagement possible avec le Secours Catholique

Les associations sont un pilier de l’accueil des réfugiés en France. Le Secours Catholique est un acteur engagé dans la prise en charge des personnes vulnérables. Présente partout sur le territoire, l’association intervient à chaque étape du parcours d’insertion des personnes réfugiées : aide alimentaire, centre d’hébergement d’urgence, accueil à domicile, accompagnement social ou encore cours de français. Les demandeurs du statut de réfugié peuvent compter sur l’aide de nos nombreux bénévoles pour les orienter et les soutenir dans leur démarche.

un couple accueille une réfugiée dans leur maison
Un couple, bénévole au Secours Catholique, accueille une réfugiée chez eux. © Steven Wassenaar

Mais l’action du Secours Catholique ne s’arrête pas aux frontières françaises. Grâce à un réseau de partenaires locaux, l’association agit aussi à l’international pour venir en aide aux populations déplacées. En Arménie, le Secours Catholique agit via son partenaire Caritas Arménie pour aider les réfugiés du Haut-Karabakh. Ce sont près de 800 personnes touchées par la guerre qui bénéficient de ce soutien. « Nous aidons les personnes qui le souhaitent à se former professionnellement et à démarrer leur entreprise, précise Liana Nikolyan. Notre objectif est qu’elles se rétablissent économiquement et socialement ».

C’est le parcours qu’a suivi Narek, un jeune agriculteur. Grâce à une formation commerciale, il a pu relancer son activité maraîchère. « J’ai appris comment pérenniser mon business et j’ai investi dans des outils agricoles ». Aujourd’hui, dans son vaste jardin, il cultive des pommes de terre et du blé. « Désormais, mes cultures sont une source de revenus et j’économise pour rénover notre maison. Je peux enfin penser à l’avenir », nous raconte-t-il.

De nombreuses autres initiatives sont également mises en œuvre, comme les « couloirs humanitaires », qui sont portés par un véritable réseau de solidarité. L’objectif est de rencontrer des réfugiés et de les accompagner pas à pas dans leur nouvelle vie en France.

À Versailles, Marc et Françoise ont ouvert leur porte à Dechen, une jeune réfugiée tibétaine. Ils témoignent de leur admiration pour sa volonté de s’intégrer : « Malgré les difficultés qu’elle et d’autres réfugiés ont vécus, ils veulent rebondir et apprendre ! ».

Cette capacité d’adaptation, on la retrouve aussi chez Ahmed, arrivé du Soudan en 2011. Accueilli par Jean-Claude et Anne, un couple de retraités angevins qui ont « tout de suite été très sympas ». Il se souvient de cette période d’ajustement. « Bon… S’adapter au quotidien d’une famille française, au début, ça n’a pas été facile, dit-il, avec humour. Vous avez un mode de vie très organisé. Chez nous, ce n’est pas comme ça ! »

Accueillir, protéger et accompagner les personnes réfugiées est un acte de solidarité et d’humanité. Vous pouvez participer activement à cette mission essentielle ! Faire un don ou devenir bénévole au Secours Catholique, c’est agir concrètement pour un avenir plus juste et fraternel.