Interreligieux : ils marchent pour le climat

Depuis plusieurs mois, quatre pèlerinages convergent vers Paris à l’occasion de la COP 21. Ces pèlerins ont répondu à l’appel d’organisations interreligieuses. Ils sont venus de l’Est avec des Allemands, Scandinaves, Néerlandais, Belges ; du Nord à l’initiative des Anglais ; du Sud en passant par Rome avec un groupe des Philippines ; et une route de cyclistes venant d’Afrique de l’Est. Samedi 28 novembre, après un temps spirituel, ils vont remettre des messages aux responsables politiques. Paroles de pèlerins.
Andreas, retraité allemand, est parti d’Hambourg le 25 septembre pour rejoindre Paris. Avec une vingtaine de personnes, il a marché 1 000 kilomètres pour être présent à la COP 21. Au total, ce sont plus de 5 000 pèlerins qui les ont rejoint sur des tronçons, ici ou là, sur le chemin vers Paris.
Je marche pour réclamer un partage équitable des ressources.
« Aujourd’hui, la majorité des habitants de notre planète vit dans la pauvreté et n’a pas accès aux ressources, témoigne Andreas. Seule une minorité vit dans le luxe. On a besoin d’une justice climatique : ça ne doit pas être seulement les pauvres qui pâtissent du changement climatique. Tous ensemble, on va devoir réduire nos émissions à effet de serre. »
Andreas est protestant et pour lui, marcher correspond à son devoir de chrétien : « Il ne faut pas seulement prêcher la parole du Christ, il faut aussi la mettre en application. »
Andreas espère que son message sera entendu par les autorités politiques auxquelles les pèlerins vont remettre des pétitions à Saint Denis samedi.
RESPONSABILITÉ HISTORIQUE
Yeb Sano, lui, est parti des Philippines en mai 2015. À la tête d’un groupe de vingtaine de pèlerins, il a traversé plusieurs pays affectés par le changement climatique (Inde, Corée du Sud, Thaïlande) avant d’atteindre l’Europe en septembre.
Les pèlerins sont partis de Rome le 30 septembre pour rejoindre Paris via Genève et Lyon. La plupart sont chrétiens mais aussi bouddhistes, hindouistes ou athées.
« Ce mouvement interreligieux permet de dépasser les frontières et d’avoir une unité qu’on n’obtient pas avec nos États », explique Yeb Sano, ancien représentant pour les Philippines aux Nations Unies lors des précédentes COP.
Il faut une justice climatique car les pays du Sud souffrent des répercussions de la pollution dans le Nord.
« Il y a une question de responsabilité historique », poursuit Yeb Sano. « Les Philippines subissent des cyclones de plus en plus violents à cause du changement climatique. Or ce sont les pays du Nord qui ont pollué. »
À Paris, Yeb Sano entend porter le message du Pape de Laudato Si' pour une justice sociale et un respect de l’environnement.
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