
Jean Rodhain, disciple de la charité
Il y a 40 ans, le 1er février 1977 disparaissait Monseigneur Jean Rodhain, l'homme qui a porté le Secours Catholique sur les fonts baptismaux au sortir de la deuxième Guerre mondiale. Retour avec son biographe Christophe Henning et avec le film de Franck Salomé sur une personnalité exceptionnelle qui a donné sa vie pour les plus pauvres d'entre nous.
« Pour Jean Rodhain, la vraie charité c'est la foi en actes ! »
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Entretien avec christophe henning, AUTEUR D'UNE BIOGRAPHIE DE MONSEIGNEUR RODHAIN rééditée EN SEPTEMBRE 2016 |
Il était froid et exigeant. Au Secours Catholique, ses collaborateurs l’appelaient le “patron” car, personne ne pouvait en douter, Jean Rodhain était aux manettes. Mais ce grand intuitif était surtout sans cesse sur le qui-vive, inquiet de l’avenir du monde, en permanence animé par un fort sentiment d’urgence.
Elle est marquée par sa capacité à organiser, d’un côté, des secours dans l’urgence, et de l’autre, à promouvoir la charité évangélique. Nommé en 1929 dans les Vosges curé de deux villages anticléricaux, Jean Rodhain négocie avec les élus républicains les réparations indispensables à la sauvegarde des deux églises.
En 1940, l’“aumônier général des prisonniers de guerre” monte dans les camps en Allemagne une opération de secours qui répond à l’urgence spirituelle du moment : l’envoi de bibles, d’hosties, de vin de messe aux prêtres détenus.
En 1948, secrétaire général du Secours Catholique, il lance la “Campagne des berceaux” qui incite les Français à donner entre autres des biberons, du lait et des berceaux aux jeunes parents démunis.
La vraie charité, pour Jean Rodhain, c’est la foi en actes, qui nous pousse vers nos frères, c’est-à-dire ceux qui vivent sur la même terre que nous. Elle a une traduction plus collective aujourd’hui dans l’Église, qui s’exprime dans la démarche Diaconia (“Nous avons besoin les uns des autres”) et dans la dimension fraternelle.
Les temps forts d’une vie
Quatre dates témoins d'une existence auprès des plus pauvres et d'une spiritualité en acte.
12 juillet 1924 : vicaire à Épinal
Jeune prêtre, Jean Rodhain est nommé vicaire à la basilique Saint-Maurice d’Épinal. Novateur, il fait découvrir l’Évangile à des lycéens dans le cadre du catéchisme ; débordant d’activité, il se préoccupe aussi des pauvres.
Juillet 1940 : aumônier des prisonniers de guerre
L’aumônier général se rend dans les camps de prisonniers en Allemagne. « Je venais parler avec eux, leur donner des nouvelles de leur famille, de leur pays. » Et il met le clergé emprisonné en relation avec les diocèses.
Bâtir une société de frères ne saurait rester à l’état de programme. Chacun, là où il est, y a sa part de responsabilité. Chacun y a sa place.
8 septembre 1946 : création du Secours Catholique
Secrétaire général de l’association à 46 ans, Jean Rodhain proclame : « Pourquoi le Secours Catholique ? Pour allumer le feu de la charité. » Malades, enfants, vieillards, sans-abri, rapatriés d’Algérie, Biafrais… : il l’allume sur de nombreux fronts.
Lire : Le Secours Catholique, un « prototype » dans l'après-guerre
1er mai 1956 : ouverture de la Cité Saint-Pierre à Lourdes
Pour Jean Rodhain, la “nourriture” est aussi spirituelle. La Cité Saint-Pierre, destinée aux pèlerins pauvres, a pour lui un éclat particulier. Ces pèlerins peuvent ainsi vivre leur foi dans la cité mariale.

Jean Rodhain, visionnaire de la charité
Radio Présence : Vivante Église spéciale Jean Rodhain
Vivante Église, le Magazine régional de la vie chrétienne de Radio Présence, consacre une émission spéciale à la vie de Jean Rodhain en recevant le père Luc Dubrulle, président recteur délégué de l'Univesité catholique de Lille et spécialiste de Jean Rodhain et de la théologie de la charité.
